Depuis la révolution la situation économique du pays a été assez délicate. 2020 a été, pour sa part, une année particulièrement difficile avec la pandémie du Covid-19 et ses répercussions. Conséquence, plusieurs secteurs souffrent et il y a un manque flagrant de financement. Pire, même des entreprises en bonne situation financière et qui ont la garantie de l'Etat peinent à avoir accès à des crédits. Les chiffres au premier semestre 2020 avancés par l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation (APII) sont assez optimistes avec une hausse des investissements déclarés dans le secteur industriel de 9,2% pour atteindre un montant de 1.648,2 millions de dinars (MD) contre 1.509,5 MD avec 1.456 projets déclarés qui permettront la création de 25.243 postes d'emplois. Ceux de l'Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur (Fipa) sont beaucoup plus terre à terre et reflètent la situation du pays.
Ainsi, les investissements internationaux en Tunisie pour le premier semestre 2020 ont baissé de 14,2% par rapport à 2019, de 2,5% par rapport à 2018 et de 14,7% par rapport à 2017, selon les chiffres publiés par l'agence. Ils ont atteint 1.113,2 MD. Les investissements de portefeuille, ont enregistré une baisse de 14,3% par rapport à un an auparavant et les investissements directs étrangers (IDE) de 14,2% par rapport à 2019.
La part du lion dans les investissements étrangers revient avec 53,7% aux industries manufacturières, suivies par les énergies (41,5%), les services (4,1%) et l'agriculture (0,7%). Selon le même rapport, le flux des IDE hors énergie enregistré au cours du premier semestre de l'année 2020 a permis de réaliser 353 opérations d'investissement d'une valeur totale de 628,3 MD permettant de créer 4.569 nouveaux postes d'emplois. Seulement 9% sont relatifs à de nouveaux projets alors que 91% représentent des projets d'extension. La répartition régionale confirme la grande disparité puisque plus de 42,6% des IDE ont concentré les régions du Grand Tunis (principalement le gouvernorat de Tunis avec 120,1 MD, ndlr) et la région du Nord-Est avec plus de 19% des IDE (soit 125 MD).
S'agissant de la répartition par pays de provenance, la France trône sur première place 261,8 MD (plus de 41% du total des IDE hors énergie, ndlr). Le Luxembourg occupe la deuxième position avec 106,4 MD, suivi par l'Italie avec 76,2 MD, puis l'Allemagne avec 32,8 MD et le Qatar avec 32,5 MD.