Anis Ben Said, expert et conseiller fiscal, est revenu, mercredi 6 août 2025, sur les droits et devoirs fiscaux des Tunisiens travaillant à l'étranger et des Tunisiens résidents à l'étranger (TRE). Au micro d'Oussama Souiai dans l'émission Echerâa Ettounsi sur Express FM, l'expert a précisé que les personnes travaillant à l'étranger, mais dont la famille reste en Tunisie, sont considérées comme résidents fiscaux tunisiens. À ce titre, elles doivent déclarer l'ensemble de leurs revenus mondiaux, y compris ceux générés à l'étranger, dans deux cas : * Si elles ne paient pas d'impôt dans le pays d'accueil. * S'il n'existe pas de convention de non-double imposition entre la Tunisie et le pays concerné. Il a rappelé que la Tunisie ne dispose que de cinquante à soixante accords de ce type, et que plusieurs pays africains ne sont pas couverts par de telles conventions.
M. Ben Said a proposé l'intégration d'un article dans la loi de finances 2026 pour réduire la charge fiscale des TRE, en reconnaissance des transferts en devises qu'ils effectuent vers la Tunisie, et pour les inciter à déclarer leurs revenus. Il a indiqué qu'il existe des moyens légaux d'optimisation fiscale, notamment à travers des déductions relatives aux contrats d'assurance-vie ou d'épargne-actions, à hauteur de 100.000 dinars par an chacun, à condition que ces fonds soient bloqués pendant huit et cinq ans, respectivement. Il a insisté sur le fait que, depuis l'introduction du nouveau barème d'imposition, les revenus dépassant 70.000 dinars sont désormais soumis à un taux de 40%, en plus des pénalités de retard en cas de non-déclaration.
Il a averti que, même si un travailleur à l'étranger peut ne rencontrer aucun problème immédiat, l'acquisition d'un bien en Tunisie peut attirer l'attention des services fiscaux. L'absence de déclaration peut alors entraîner des problèmes juridiques et fiscaux importants. L'expert a précisé que lorsqu'un TRE investit en Tunisie dans une société ou un bien immobilier en devises — avec traçabilité via une fiche d'investissement auprès de la Banque centrale de Tunisie — il peut rapatrier les dividendes ou les fonds issus d'une vente en devises à l'étranger. Par ailleurs, les TRE sont assujettis à l'impôt sur la fortune immobilière pour les biens dépassant trois millions de dinars, avec un taux de 0,5% par an. Ils doivent également s'acquitter des taxes municipales sur les immeubles bâtis et non bâtis qu'ils possèdent en Tunisie. Il a rappelé que les TRE peuvent profiter de l'amnistie fiscale actuellement en vigueur, valable jusqu'au 31 décembre 2025.