La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a annoncé, mardi 22 septembre 2020, son intention de saisir la justice en urgence, afin de suspendre les activités de l'Union internationale des Oulémas musulmans en Tunisie. Elle a indiqué, lors d'une conférence de presse, que le parti comptait, également, déposer une demande auprès de la Commission nationale de lutte contre le terrorisme afin de classer cet organisme, en plus des Frères musulmans, comme organisation terroriste.
Abir Moussi est revenue, lors de cette conférence, sur les raisons de l'annulation de la rencontre prévue, dans l'après-midi de mardi, entre une délégation de son parti et le chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Elle a évoqué, dans ce sens, la réception par le chef du gouvernement des membres de la coalition Al Karama, hier lundi. La présidente du PDL a, ensuite, dévoilé plusieurs éléments attestant, à son sens, de l'implication de l'Etat tunisien dans la prolifération du terrorisme en Tunisie. “Nous ne sommes pas prêts à vivre dans un pays qui ne nous protè!ge pas”, a-t-elle martelé avant de noter que la non-diffusion des résultats du rapport de la Commission tunisienne des analyses financières sur le terrrorisme et son financement datant de 2017 signifiait que la lutte contre le terrorisme ne faisait pas partie des priorités de l'Etat. Elle a rappelé, dans ce même contexte, le rôle de certaines associations dans le recrutement des jeunes tunisiens pour les transformer en combattants et les envoyer dans les zones de conflits soulignant que la Tunisie demeurait le premier pourvoyeur de jihadistes de par le nombre de Tunisiens qui ont rejoint les rangs des organisations terroristes.
Pointant du doigt les sources de financement douteuses de ces associations, elle a avancé que certaines avaient reçu des montants variant entre 100 000 et trois millions de dinars via des virements depuis des pays du Moyen-Orient pour financer des cellules terroristes et enrôler des jeunes. Elle a fait savoir, par ailleurs, que le ministère des Affaires religieuses avait signé plusieurs conventions avec l'Union internationale des Oulémas musulmans et plusieurs autres organisations turques afin de former les imams et prédicateurs tunisiens et ce depuis 2012.
Abir Moussi a ajouté, également, que l'Université de la Zitouna avait, elle aussi, tissé des partenariats avec des organismes turcs pour former des étudiants et soutenir financièrement les cadres et intendants des mosquées. Elle a aussi mentionné les liens de certains membres d'Ennahdha, notamment Rached Ghannouchi, avec ces organismes turcs et en particulier l'Union des Oulémas musulmans et les Frères musulmans. “Jamais la Tunisie ne sera une colonie ottomane”, a-t-elle conclu.