Abir Moussi, présidente du parti destourien libre (PDL) a été l'invitée de Midi Show sur Mosaïque Fm, aujourd'hui jeudi le 21 décembre 2017. Au micro de Boubaker Ben Akecha, la présidente du PDL est revenue sur la plainte déposée au tribunal de première instance à Tunis par son parti contre Rached Ghannouchi , président d'Ennahdha ainsi que d'autres membres de ce parti. Cette plainte a été déposée sur la base des articles 31, 32, 34 et 36 de la loi antiterroriste 26-2015, pour des crimes terroristes se traduisant par l'apologie de personnes ou d'organisations ayant un rapport avec le terrorisme, la mise de compétences à leur disposition ou encore leur financement. Abir Moussi a accusé le parti Ennahdha d'entretenir des relations étroites avec des personnalités et des organisations impliquées dans des crimes terroristes, ainsi que de compter des membres qui appartiennent à l'Union internationale des savants musulmans inscrite sur la liste des organisations terroristes par plusieurs pays arabes.
Elle a également fustigé le lien de Rached Ghannouchi avec Karadhaoui qui est impliqué dans l'embrigadement des jeunes partis aux zones de conflits notamment en Syrie en appelant au djihad à travers ses fatwas, ainsi que la relation du parti Ennahdha avec l'organisation des Frères musulmans. « Ennahdha est notre ennemi, c'est un parti qui joue bien son rôle de victime. Il suit une stratégie bien étudiée, il a commencé par recourir à la violence pour qu'il se présente aujourd'hui comme un parti intègre et ce en faisant passer la loi de l'amnistie générale à travers les pressions qu'il a exercées sur les responsables à l'époque. C'est un parti opportuniste qui a abusé de la religion et en a fait un moyen d'arriver à ses fins et accéder au pouvoir, et lorsqu'il a atteint son objectif, Ennahdha nous a dévoilé sa véritable face notamment les assassinats des personnalités politiques, les meurtres des soldats et des militaires, et la montée en force du terrorisme » a-t-elle expliqué.
Abir Moussi a par ailleurs, ajouté qu'Ennahdha a tenté par la suite de se refaire une virginité et ce après sa contestation par les forces populaires et les changements régionaux puisque « ce n'est pas un parti tunisien mais il dépend d'une organisation internationale ». Il s'est présenté comme un parti tolérant et modéré appelant à la réconciliation nationale afin de sauver la Tunisie jouissant de l'appui de certaines parties qui ne soucient pas de l'intérêt du pays.
« Si j'étais au pouvoir, j'aurais dissous le parti Ennahdha. L'Islam politique doit impérativement disparaitre. Ennahdha est un parti qui n'a pas annoncé sa rupture avec les Frères Musulmans, ni la séparation entre la religion et la politique. En effet, ils disent avoir fait tout cela mais en réalité, on ne trouve aucune preuve qui montre que cette rupture a été faite dans la pratique, il n'y a aucun document qui prouve que les structures officielles du parti ont rompu tout lien avec les organisations classées terroristes ou qu'ils ont sanctionné ceux qui portent une idéologie extrémiste au sein du parti. Par contre, ils ont essayé de se repentir en promulguant le décret-loi de l'amnistie générale et en accédant au pouvoir par le biais d'un financement douteux reçu de la part du Qatar » selon la présidente du PDL. Abir Moussi a conclu son intervention en refusant toute comparaison entre Rached Ghannouchi et l'ancien président de la République Zine El Abidine Ben Ali en disant que les circonstances sont différentes à présent et que Ben Ali n'était pas terroriste, mais il luttait plutôt contre le terrorisme.