Le ministère des Affaires locales et de l'Environnement a réagi dans un communiqué publié ce mardi 3 novembre 2020, à l'affaire des déchets importés d'Italie. L'émission "Les Quatre Vérités" de Hamza Belloumi a, en effet, levé le voile sur l'entourloupe d'une entreprise tunisienne déclarant importer des déchets plastiques industriels qu'elle traite alors qu'en vérité, la douane tunisienne a saisi des déchets domestiques en provenance de la région Campanie (Italie).
Bravant les lois interdisant l'import des déchets ménagers, l'entreprise tunisienne avait conclu un accord avec une entreprise italienne pour l'import de 120.000 tonnes de déchets par an, l'équivalent des déchets produits par le Grand Tunis durant 15 jours, pour 48 euros par tonne (environ 150 dinars). Le montant total du marché est de l'ordre de 18 millions de dinars par an.
Le ministère a souligné qu'il n'a accordé aucune licence à cette entreprise, ou à d'autres, pour importer des déchets de l'étranger. Il a affirmé que la société en question a mis en place des combines pour violer les procédures, notamment en ce qui concerne les procédures d'import spécifiées dans la législation nationale et les accords internationaux, ainsi qu'en ce qui concerne la classification des déchets dans le dossier de la déclaration douanière et de l'étude des effets sur l'environnement.
Le ministère a également précisé que l'affaire a été découverte par les services douaniers depuis juillet dernier et qu'une réunion multipartite a été dédiée au dossier pour aboutir à la décision de refuser tous les nouveaux conteneurs et de renvoyer à la source toutes les quantités précédemment importées.
« La société précitée a entrepris une étude sur les effets sur l'environnement le 18 mai 2020, pour mettre en place une unité de recyclage des déchets plastiques industriels dans la zone industrielle de Sidi Abdelhamid à Sousse. Elle a obtenu un accord préliminaire de l'Agence nationale pour la protection de l'environnement disant qu'elle ne s'oppose pas au projet, dans la mesure où toutes les conditions sont remplies. L'entreprise a également obtenu de l'Agence nationale de gestion des déchets le cahier des charges pour les conditions de collecte, de transport, de stockage et de recyclage des déchets plastiques industriels. L'entreprise a cependant commis des infractions en ne se conformant pas au cahier des charges et en important des déchets non autorisés. Les services douaniers sont alors intervenus pour empêcher ces importations » a ajouté le ministère de l'Environnement, précisant qu'une enquête administrative a été engagée autour du dossier.