Les travaux de la plénière consacrée à la discussion du projet de loi de finances 2021, ont repris ce matin, dimanche 29 novembre 2021. Cette séance est consacrée à l'examen du budget du Parlement, de celui de la présidence de la République et du budget de la présidence du gouvernement.
La présidente du PDL, Abir Moussi, a affirmé que le président du Parlement, Rached Ghannouchi, politise l'administration de l'ARP. Elle a souligné que Rached Ghannouchi recrute au sein de son cabinet les têtes de liste de son parti et leur donne des avantages dignes de ministres. La députée est revenue sur la nomination de Mohamed Ghariani, ancien secrétaire général du RCD, en tant que conseiller de Ghannouchi chargé du dossier de la réconciliation précisant que son parti s'opposera farouchement à la prise de fonction de l'ancien du RCD.
A lire également Samia Abbou : Ennahdha et le RCD sont les deux faces d'une même pièce Lors de son intervention, la députée d'Attayar, Samia Abbou a condamné la nomination de Mohamed Ghariani – l'ancien secrétaire général du RCD – en tant que conseiller auprès du président du Parlement, Rached Ghannouchi. La qualifiant d' « inacceptable », elle a soutenu qu'Ennahdha et le RCD étaient les deux faces d'une même pièce.
A lire également Rached Ghannouchi : Mohamed Ghariani ne s'est pas vanté de son passé ! En réponse aux critiques, Rached Ghannouchi a rappelé que Mohamed Ghariani a présenté des excuses et, dans une allusion à peine voilée aux positions de Abir Moussi, il a indiqué que son nouveau conseiller a rompu avec le passé et ne s'en est pas vanté.
Le chef du bloc Qalb Tounes, Oussama Khelifi, a estimé, pour sa part, que la réduction du budget du Parlement était une erreur à laquelle il fallait remédier et a appelé les députés en charge du budget à l'augmenter à l'avenir.
Le président du bloc parlementaire de la Réforme, Hassouna Nasfi, a affirmé, de son côté, que «l'institution parlementaire la plus pauvre du monde est l'Assemblée des représentants du peuple tunisien en termes de moyens dont disposent les députés ». A lire également Plénière consacrée à la discussion du projet de loi de finances 2021
Interpellée sur l'augmentation du budget de la présidence de la République, Nadia Akacha, la cheffe de cabinet du président de la République, Kaïs Saïed, a expliqué, cette hausse de 11% était en lien avec des dépenses supplémentaires et la gestion courante, rappelant qu'en dépit de la pandémie, le locataire de Carthage avait effectué deux visites officielles en Algérie et au Qatar. A lire également Nadia Akacha : Le président de la République n'a pas à être auditionné par le Parlement !
Répondant aux nombreuses critiques émises par les députés au sujet de l'action présidentielle, elle a estimé que ces critiques n'avaient pas lieu d'être et que le rôle de contrôle exercé par le Parlement s'applique aux dépenses de la présidence, dans le respect des principes de la transparence et de la bonne gouvernance. Elle a estimé, en effet, que le président de la République ne pourrait être soumis à une audition par le Parlement du fait qu'il avait été élu par le peuple et qu'il n'a de comptes à rendre qu'au peuple.
Lors de cette plénière, les députés ont aussi examiné le budget du gouvernement en présence de la ministre auprès du chef du gouvernement chargée de la Fonction publique, Hasna Ben Slimane et de la ministre auprès du chef du gouvernement chargée de la Relation avec les instances constitutionnelles, Thouraya Jeribi. Le coup d'envoi de la plénière consacrée à la discussion du projet de loi de finances 2021 a été donné hier par le président du Parlement, Rached Ghannouchi. Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi avait pris la parole pour défendre le bilan des trois premiers mois et présenter les grands axes du projet de loi de finances 2021. A lire également L'ARP poursuit l'examen du budget 2021 : Intérieur, Défense et Justice au programme Tard dans la soirée et après 80 interventions des députés, Hichem Mechichi a réitéré l'engagement de son gouvernement à mener à bien les réformes nécessaires pour sortir le pays de la crise.
Il a précisé qu'on ne peut parler de réalisations après seulement trois mois d'exercice soulignant, face aux députés, que leur combat est commun et que les défis à relever sont surmontables si l'on s'y attelle avec l'environnement et les conditions adéquates.