L'UGTT a publié, dans la soirée de ce lundi 7 décembre 2020, un communiqué pour dénoncer les violences commises par les députés Al Karama, que la centrale syndicale a qualifié de « coalition du terrorisme ». Elle a dénoncé le « silence de la justice » devant les agressions répétées par cette « bande de criminels » malgré les nombreuses plaintes déposées notamment par l'UGTT elle-même.
La centrale syndicale a aussi taclé les parties qui soutiennent Al Karama, Ennahdha en particulier, l'appelant à assumer ses responsabilités pour avoir encouragé la violence par l'incitation secrète ou le silence. Elle a dans ce sens vivement critiqué le silence du président de l'ARP, Rached Ghannouchi, face à la montée de la violence au sein du Parlement. L'UGTT a enfin exprimé son soutien à la Haica appelant le parquet à intervenir pour mettre un terme aux campagnes d'incitation menées à son encontre.
Rappelons que les députés du bloc démocrate, Anouar Bechahed, Samia Abbou et Amal Saïdi ont été agressés ce matin par des députés Al Karama. L'agression a eu lieu dans les couloirs de l'Assemblée, après la réunion de la commission organisée en réaction aux propos misogynes tenus par l'élu Mohamed Affes. Les députés agresseurs seraient Seif Eddine Makhlouf, Zied Hachemi et Mohamed Affes, d'après les déclarations de Amal Saïdi. A lire également Anouar Bechahed, Samia Abbou et Amal Saïdi agressés physiquement par des députés Al Karama
Le député de Tahya Tounes, Marouen Felfel, a précisé, dans une décalartion accordée à Business News, que des altercations verbales avaient éclaté entre les députés d'Al Kamara et des députés du bloc démocrate pour ensuite se transformer en agression physique. Anouar Bechahed a été frappé avec une bouteille et Samia Abbou mise par terre, selon Marouen Felfel. A lire également Amal Saïdi : Seif Eddine Makhlouf, Zied Hachemi et Mohamed Affes sont responsables de l'agression
Marouen Felfel a condamné « ce passage à l'acte », le qualifiant de « banditisme parlementaire ». Il a accusé, également, les députés d'Al Karama « d'importer la violence dans le débat politique, ce qui est un signal alarmant, dans ce contexte de crise sanitaire doublée d'une récession économique», sans précédent.
Le député propriétaire de la radio du Saint Coran, Saïd Jaziri, ses sympathisants et des auditeurs ont aussi assiégé ce matin le siège de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica). A lire également La Haica encerclée par des manifestants contestant la fermeture de la radio du Saint Coran
La foule – en sit-in ouvert – conteste la décision de fermeture de la radio « en situation illégale », selon la Haica, et appelle au respect du jugement prononcé par le Tribunal administratif, brandissant des pancartes portant des messages menaçants à l'encontre des membres de la Haica. Le président de la Haica, Nouri Lajmi, a, lui, condamné les agissements du député, Saïd Jaziri, soulignant que le dossier de la radio avait, bien, été réexaminé en application du verdict du Tribunal administratif et que la décision de non-attribution de la licence avait été maintenue pour non-conformité avec la règlementation en vigueur. A lire également Défendre la Haica, c'est défendre l'Etat de droit contre la commercialisation de l'islam