Invité de la Matinale de Hamza Belloumi, mardi 8 décembre 2020 sur Shems FM, le ministre du Transport et de la Logistique, Moez Chakchouk, a répondu à plusieurs interrogations au sujet de la situation de la compagnie aérienne nationale, Tunisair, et celle des transports en commun de façon générale. Notant que la situation du transporteur national était déjà difficile bien avant l'éclatement de la pandémie, il a indiqué que depuis son arrivée à la tête du ministère il avait pu travailler avec ses équipes sur un diagnostic approfondi et une stratégie adéquate pour solutionner la crise de la compagnie, même en l'absence d'un président directeur général à bord. Il a avancé, dans ce sens, qu'on ne pouvait nommer un PDG à la tête de Tunisair dans le seul but de remplir un poste vacant expliquant que Wassef Ayadi avait été approché par l'ancien ministre du Transport mais il a préféré s'abstenir. « Nous avons évité le pire en ce qui concerne la flotte de Tunisair. Nous avons, d'ailleurs, trouvé des solutions pour que la compagnie puisse payer ses dus », a-t-il soutenu précisant que Tunisair n'avait pas pu financer ses filiales à cause de sa situation financière dégradée. « Nous disposons actuellement de huit avions et nous envisageons d'augmenter ce nombre pour arriver jusqu'à quatorze appareils », a-t-il ajouté notant que la compagnie a enregistré de nombreuses réservations.
Interpellé sur la situation des bus jaunes, Moez Chachouk a rappelé que le transport en commun, de façon générale, ne pourrait s'améliorer qu'après une réforme en profondeur expliquant que le modèle d'appui que l'Etat fournit au secteur n'avait pas donné de résultats. « L'Etat participe à hauteur de 15% dans les projets d‘investissement des sociétés de transport public, ce qui est très peu », a-t-il signalé avant d'annoncer que les tarifs – dont le modèle est totalement erroné – allaient être révisés à compter de juin 2021. Il a ajouté – en ce qui concerne la flotte de bus – que la Tunisie ne disposait que de 500 à 600 bus alors le nombre requis avoisine les 800 à mille bus. Précisant que l'adoption d'une nouvelle approche susceptible de sortir le secteur de la crise ne pourrait se faire qu'à partir de 2022, il a fait savoir que l'année 2021 serait consacrée au règlement des dus des sociétés de transport en commun sur des transactions conclues depuis 2017. Moez Chakchouk a déploré, par ailleurs, la perte de confiance entre les fournisseurs et les sociétés de transport en commun notant que certains s'étaient désistés après avoir remporté des marchés compte tenu des difficultés financières par lesquelles passent ces entreprises de transport, empêchant ainsi la réalisation de plusieurs projets. Interrogé sur la situation de la Société tunisienne d'acconage et de manutention (Stam), il a affirmé que son ministère travaillait sur un projet de restructuration afin de rétablir sa rentabilité et garantir sa pérennité.