Le gendre du chef du mouvement Ennahdha et dirigeant au sein du parti, Rafik Abdessalem a assuré, dans un statut rendu public, ce lundi 1er février 2021, qu'il n'y a aucun conflit entre le président de la République, Kaïs Saïed et le chef du Parlement, Rached Ghannouchi, encore moins un conflit de prérogatives. « Il y a uniquement un dialogue libre et ouvert dans un Etat démocratique et libre. Il y a une Constitution qui régit les relations entre les institutions et les composantes de l'Etat, et qui se positionne par-dessus les personnes et les noms. Le devoir exige qu'elle soit respectée par tous. D'autre part, les relations personnelles doivent être basées sur le respect mutuel », indique Rafik Abdessalem en substance.
Il a ajouté « La Constitution de la IIe République est claire et nette : le président de la République a des prérogatives dans les domaines de la politique extérieure et celui de la Défense. Le Parlement, quant à lui, son rôle ne dépasse pas le contrôle et la supervision des institutions. Cela dit, il n'est un secret pour personne que Rached Ghannouchi ait toujours défendu un régime parlementaire intégral, différent, complètement de notre régime actuel, qu'on peut définir d'hybride. Or, aujourd'hui, il est nécessaire de mettre un terme à la polémique autour du régime politique et axer les efforts sur le traitement des problématiques des Tunisiens. J'espère que les marchands de guerre cesseront de semer la zizanie et s'orientent vers tout ce qui peut servir ce pays ».
Rappelons que le président du Parlement et le chef du mouvement Ennahdha avait ouvertement critiqué le président de la République, à cause de son refus d'accepter la prestation de serment de certains ministres désignés lors du dernier remaniement ministériel. A lire également Rached Ghannouchi attaque frontalement Kaïs Saïed Il avait assuré : « Aujourd'hui, le président de la République refuse d'accepter la prestation de serment de la nouvelle équipe gouvernementale, et du coup tout le remaniement. Ainsi, il croit avoir le droit d'accepter certains ministres et d'en refuser d'autres. Ceci revient à une confusion entre le régime parlementaire et celui présidentiel. Le régime parlementaire suppose un rôle symbolique du président de la République, et non un rôle constitutif. De ce fait, la composition ministérielle revient au parti au pouvoir et au chef du gouvernement ».
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