Le porte-parole de l'union nationale des syndicats des forces de l'ordre, Jamel Jarboui a affirmé, mardi 2 février 2021, que le communiqué publié par le syndicat avait pour objectif d'absorber la colère des policiers agressés lors des manifestations qui ont eu lieu samedi dernier à l'avenue Habib Bourguiba. Lors de son intervention dans l'émission « Midi Show » diffusée sur les ondes de Mosaïque Fm, le syndicaliste estime que les protestations des forces de sécurité sont légitimes autant qu'elles sont le résultat des pressions exercées par les manifestations sur la police. Lors de la manifestation survenue samedi dernier à l'avenue Habib Bourguiba, les manifestants avait jeté de la peinture sur des agents en signe de protestation contre la violence policière et les arrestations arbitraires des protestataires. A lire également Affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre à Habib Bourguiba Les sécuritaires ont contesté hier ce qu'ils ont considéré comme étant une « agression » et « une humiliation contre des collègues ». Ils ont donc annoncé une série de mouvements de protestation. Des protestations avaient démarré dans la ville de Sfax. Les syndicalistes sécuritaires ont scandé des slogans hostiles au chef du gouvernement et ministre de l'Intérieur par intérim, Hichem Mechichi et au président du Parlement, Rached Ghannouchi. Ils ont aussi menacé d'agresser les « communistes » qui sont derrière les protestations contre la police, à leurs sens. A lire également Journée de colère des forces de sécurité et slogans hostiles à Mechichi et Ghannouchi « La sécurité républicaine implique l'application de la loi c'est-à-dire l'interdiction des manifestations en vertu de la loi de l'état d'urgence. Les forces de l'ordre sont loin d'être les ennemis des citoyens, la bataille est politique, de légitimité et de légalité », souligne Jamel Jarboui, avant d'appeler à délimiter les lignes rouges à ne pas franchier par les policiers et les politiciens mais aussi par les citoyens.
Concernant le décès d'un jeune homme à Sbeïtla lors des manifestations survenues dans la région, le syndicaliste a souligné que les enquêtes n'avaient pas encore prouvé que le jeune homme a été blessé par une jet de bombe lacrymogène, en s'interrogeant : "Sommes-nous responsables de la mort du jeune homme même si la bombe lacrymogène tirée par un policier est tombée accidentellement sur sa tête ?". Présent à l'émission, le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Mohamed Yassine Jelassi, a fait rappeler les scènes de violence policière, citant comme exemple le tir de lacrymogène au domicile d'un citoyen installé au balcon. A lire également La toile indignée après un tir de lacrymogène «Des mouvements de protestation ont éclaté pour revendiquer l'emploi et la dignité. Ces mouvements ont été suivis par des arrestations arbitraires et des agressions policières. La vidéo du citoyen agressé par une grenade lacrymogène à son domicile en témoigne suffisamment. C'est pour cela que les manifestants sont sortis pour réclamer la libération des personnes interpellées et dénoncer la violence policière», martèle Yassine Jelassi tout en assurant que la police ne doit pas être le bâton avec lequel le pouvoir frappe ses citoyens.