Pour sa énième sortie à la rencontre du peuple, le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, a choisi de se rendre, vendredi 12 février 2021, dans une mosquée du quartier populaire Ettadhamen où plusieurs mouvements nocturnes de protestation ont eu lieu en janvier. Aucun détail sur le déroulement de cette visite qui coïncide avec la Grande prière du vendredi n'a été dévoilé jusqu'à la fuite sur les réseaux sociaux d'une information selon laquelle le président de la République aurait eu un accrochage avec un citoyen présent sur place.
Ce citoyen qui se trouve être un membre du bureau du parti Ennahdha à Ettadhamen, selon Radio Ettadhamen, se serait attaqué à Kaïs Saïed en le qualifiant d'« hypocrite ». Plus tard dans la journée de vendredi, une vidéo diffusée sur Zitouna TV – une chaîne pro Ennahdha – est venue confirmer l'incident. La chaîne a, en effet, recueilli le témoignage dudit citoyen, Mohamed Salah Romdhani. Celui-ci a indiqué qu'à la fin du prêche de l'imam, Kaïs Saïed s'est lancé dans un discours enflammé dans l'enceinte de la mosquée, ce qu'il a jugé inapproprié. En souhaitant faire part de sa position quant à l'usage des lieux de culte pour des fins politiques, le citoyen a été attaqué par Kaïs Saïed. Mohamed Salah Romdhani a affirmé, dans sa version des faits, que le président de la République – sorti de ses gonds – l'avait approché et a continué à déverser sa bile soulignant qu'il a même failli lui fourrer un doigt dans l'œil. M. Romdhani a, par ailleurs, admis avoir traité Kaïs Saïed d'hypocrite en réaction aux accusations lancées par le chef de l'Etat à l'encontre de « certaines parties hypocrites » tout en refusant de les désigner clairement. Il a ajouté qu'il a ensuite été physiquement agressé par les agents de la Garde présidentielle après que le chef de l'Etat a ordonné son arrestation.