La tension au ministère des Finances ne baisse pas. Chaque jour apporte son lot de rumeurs, entre vraies et fausses informations. Lundi dernier, il était question de limogeage de trois directeurs généraux, d'après une source au ministère des Finances qui a préféré garder l'anonymat. Ce limogeage est expliqué, d'après notre source, par le fait que ces directeurs ne partagent pas la vision du ministre Ali Koôli. D'autres sources indiquent que le limogeage est à cause de certains dossiers de personnalités comparaissant devant la justice. D'autres encore disent que les directeurs vont être limogés pour avoir fourni de faux indicateurs économiques. Le ministère a réagi immédiatement à cette information en publiant un communiqué confirmant le limogeage, mais le justifiant par une autre raison. Il s'agirait, d'après le ministère, d'une alternance ordinaire des responsabilités et de pourvoi de postes vacants. Il ne s'agirait pas que de trois postes, mais de tout un mouvement qui s'achèvera après les procédures nécessaires. jeudi 4 mars 2021, nos confrères de Hakaek publient un article évoquant la menace de démission collective de 31 directeurs généraux. Ces directeurs ont signé une motion collective en soutien aux trois directeurs généraux concernés par le limogeage. Ces derniers ne seraient même pas informés de leur disgrâce. Les 31 dénoncent le comportement abusif du ministre vis-à-vis des cadres du ministère. Qu'en est-il réellement ? D'après les données obtenues par Business News, dans les couloirs du ministère des Finances, le ministre subirait lui-même des pressions. Ce n'est pas lui qui est derrière le mouvement en cours dans le corps de ses directeurs généraux, mais l'ordre vient d'en haut, c'est-à-dire de la Primature. Hichem Mechichi chercherait à placer des islamistes ou des personnes désignées par les islamistes d'Ennahdha, à des postes clés au ministère des Finances. Ennahdha chercherait ainsi à mettre main basse sur le ministère des Finances. Après avoir placé les siens dans le corps des magistrats, dans la police et dans divers autres corps, on chercherait maintenant à placer des personnes loyales aux Finances. Dans les couloirs du ministère des Finances, on parle de la direction générale des Ressources et des Equlibres, des Etudes et de la législation fiscale, de l'unité de contrôle national et des études fiscales, de la Direction générale des impôts (le fisc) et de la Douane. Toujours d'après ce qui circule au sein du ministère, certains noms sont déjà évoqués pour occuper un ou plusieurs de ces postes et, parmi ces noms, on retrouve des parents par alliance de Noureddine Bhiri. Si jamais Ennahdha atteint son objectif de placer les siens au ministère des Finances, la boucle sera ainsi bouclée. Le parti aurait ainsi un moyen de pression fiscale sur tous ceux qui s'opposent aux islamistes. Si untel n'a pas de dossiers judiciaires, il y a moyen de faire pression sur lui en utilisant l'arme du fisc. En tout état de cause, et en attendant confirmation ou infirmation de ces données, il y a une grande tension au ministère des Finances et ceci est un fait. R.B.H.