Cadavres d'animaux, saletés, déchets, eaux usées infectes… C'est ce que collecte le barrage de Sidi Salem supposé approvisionner la capitale Tunis, le nord-est, la région du Sahel et Sfax en eau potable. Les photos postées, vendredi 5 mars 2021, par le président de la Commission parlementaire de la réforme, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, Badreddine Gammoudi, semblent sortir tout droit d'un film d'horreur. Ecœurante est la scène que nous avons découvert sur le profil Facebook du député, dépité. « C'est un crime contre l'humanité ! Ennemis de la vie ! Voleurs ! », a-t-il écrit pour qualifier sa découverte abjecte. « J'ai effectué une visite dans la région de Béjà où j'ai inspecté le barrage de Sidi Salem qui approvisionne la capitale, le nord-est, le Sahel et Sfax en eau potable. Et j'ai pu constater que cette eau n'est guère potable. La station d'assainissement de Béjà déverse ses eaux usées et polluées dans le barrage et ce sans que ces eaux ne soient traitées selon les normes sanitaires (…) » a expliqué le député. Badreddine Gammoudi a, également, pointé du doigt un ensemble de hauts cadres de l'Etat, les tenant pour responsables : le gouverneur de la région, le délégué chargé de l'agriculture, le directeur de la station d'assainissement de Béja, le ministre de l'Environnement et son homologue de l'Agriculture, le PDG de l'Office National de l'Assainissement (Onas) et son homologue de la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede).