Les investissements en eau représentent les deux tiers du total des investissements du secteur dans le plan de développement 2016-2020. Projet de construction de quatre barrages. En 2019, un projet destiné aux grandes zones irriguées publiques des gouvernorats de Jendouba, Béja, Bizerte, Siliana, Nabeul et Sfax prévoit la réalisation d'expériences pilotes en matière de bonne gestion et la création d'une institution publique chargée de la gestion des zones irriguées Avec la baisse de la pluviométrie, ces dernières années, la situation des ressources hydrauliques en Tunisie reste critique et requiert une mobilisation plus importante pour améliorer la gouvernance de l'eau. Il est vrai que notre pays a réalisé de grandes avancées en matière d'ouvrages hydrauliques. Un bon nombre de barrages ont été construits depuis plusieurs années. Mais l'investissement dans l'eau est un investissement continu pour l'avenir, surtout que ces investissements ont été réalisés, principalement, au Nord, où il y a une plus grande abondance de ressources, alors que les régions du centre et du sud, connaissent des problématiques d'approvisionnement étant deux régions arides. Une question qui a été longuement abordée par Samir Betaieb, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques, lors d'un point de presse tenu le 2 mars 2018, pour présenter les grands projets de son ministère. Selon le ministre, les investissements en eau représentent les deux tiers du total des investissements du secteur dans le plan de développement 2016-2020. On prévoit de construire quatre barrages. Il s'agit du barrage Mellegue-supérieur au gouvernorat du Kef, en remplacement du barrage Mellegue, dont les travaux ont déjà commencé depuis août 2016, avec un financement de 276,8 MDT fourni par le Fonds arabe de développement économique et social (Fades). Ce barrage aura une capacité de stockage de 195 millions m3 et permettra de mobiliser 87 millions m3 par an pour la création de nouvelles zones irriguées et le renforcement des zones se trouvant auprès du barrage Sidi Salem. Le taux d'avancement reste faible de 8%, à cause de problèmes fonciers, affirme le ministre. Le deuxième barrage est celui d'Oued Edwamiss dans le gouvernorat de Bizerte, financé à hauteur de 60 MDT par le budget de l'Etat. Il aura une capacité de stockage de 45 millions m3 et permettra de mobiliser 12,6 millions m3 par an pour être transférés au système des eaux du nord à travers le pipeline Sejnane-Joumine. Il s'agit également des barrages Saida dans le gouvernorat de La Manouba et Kalâa dans le gouvernorat de Sousse qui seront liés entre eux. Ces deux projets sont financés à hauteur de 599 MDT par le Fades (67%), la Banque islamique de développement (27%) et le budget de l'Etat (6%). Dessalement D'un autre côté, le ministère a entamé les projets de dessalement d'eau de mer dans la région sud du pays. M. Bettaieb a indiqué que la première station se situera à Zarat avec une capacité de production de 50 mille m3 par jour, extensible à 100 mille m3 par jour, et profitera à 1.145.000 habitants répartis entre Gabès, Médenine et Tataouine. Le dernier délai pour la soumission des offres a été fixé pour le 3 avril 2018, pour que les travaux démarrent au quatrième semestre 2018. Il est financé par la Banque allemande de développement (KFW) à hauteur de 212 MDT. Le deuxième projet souligné par le ministre est celui de la station de dessalement des eaux de mer de Sfax. Avec un coût de 804 MDT, financé par l'Agence japonaise de coopération internationale (Jica), ce projet aura une capacité de production de 100 mille m3 par jour extensible à 200 mille m3 par jour, au profit de 650 mille habitants. Le premier appel d'offres pour la sélection initiale a été annoncé en septembre 2017. Le cahier des charges pour la réalisation de la station est prévu pour avril 2018, avec un démarrage des travaux en septembre 2019 et l'entrée en exploitation en avril 2022. En ce qui concerne l'eau potable, un projet d'amélioration de la qualité dans la région du sud a été déjà entamé depuis avril 2016 par un appel d'offres pour le forage des puits. L'objectif est de baisser le niveau de salinité de l'eau à 1,5 gramme par litre au maximum. Les travaux de forage ont commencé en avril 2017. On prévoit de lancer l'appel d'offres pour la réalisation des stations de dessalement fin mars 2018. Ce projet profitera à 585 mille habitants à Gafsa, Tozeur, Kébili, Sidi Bouzid et Médenine. Son financement est de 213 MDT par la KFW. Renforcement de l'approvisionnement Dans les zones rurales, le ministère a également entamé la deuxième étape du projet d'approvisionnement en eau potable, financé par la Banque africaine de développement (405 MDT). Il concernera 362 mille habitants dans 20 gouvernorats. Actuellement, trois projets hydrauliques ont été réalisés au profit de 1.890 habitants. Les travaux sont en cours pour 62 autres projets alors que 30 projets sont en cours d'appel d'offres. Un autre projet est celui des axes, à Béjà et Bizerte. Il couvrira à Béjà 91 mille habitants, avec l'objectif d'élever le niveau d'approvisionnement de 90,4% à 96,6% et d'atteindre 20 villages ruraux prioritaires. Il est financé à hauteur de 129 MDT par la KFW. A Bizerte, ce projet profitera à 175 mille habitants, avec le but d'augmenter le niveau d'approvisionnement de 89% à 97% par la réalisation d'axes pour rapprocher l'eau potable des zones rurales dans le gouvernorat. Il est financé, conjointement, par la Banque islamique de développement et le budget de l'Etat (150 MDT). Concernant les zones irriguées, le ministère prévoit d'entamer en 2019 un projet couvrant les grandes zones irriguées publiques aux gouvernorats de Jendouba, Béja, Bizerte, Siliana, Nabeul et Sfax. Ce projet vise principalement à améliorer les performances des services d'irrigation et de chaîne de valeur et renforcer la gouvernance du secteur. Il comportera la réalisation d'expériences pilotes pour la bonne gestion des grandes zones irriguées, proposant la création d'une institution publique chargée de la gestion. De même, on prévoit de réaliser des travaux d'aménagement des réseaux d'irrigation sur une étendue de 29 mille hectares et de renforcer les systèmes de production et les étapes post-production (commercialisation, stockage, conditionnement, transformation).