Alors qu'un enregistrement fuité circule depuis hier sur la toile, le député Attayar Mohamed Ammar a réagi ce soir dimanche 14 mars 2021 sur sa page Facebook. Dans son statut, Mohamed Ammar n'a pas souhaité commenter davantage et a publié un document adressé par Mohamed Abbou (ancien ministre chargé de la Fonction publique et de la Lutte contre la corruption) à l'inspecteur général du ministère de la Justice. Ce document datant d'octobre 2020, soit un mois après que Abbou ait quitté le département, dénonce les agissements de Béchir Akremi et Taïeb Rached, accusés de malversation et de corruption.
Cet enregistrement d'une durée de quelques minutes a été fuité par les deux députés indépendants Rached Khiari (ex-Al Karama) et Foued Bedhief. Les deux élus tentent de faire croire à l'opinion publique que Mohamed Ammar et Mohamed Abbou font partie de ce qu'ils qualifient de « chambre noire », ayant fait pression sur la justice dans plusieurs dossiers dont celui de Nabil Karoui.
En réalité, dans cet enregistrement, Mohamed Ammar fait plusieurs révélations aux deux députés en question leur expliquant que les juges étaient sous pression et qu'ils avaient peur et que Mohamed Abbou avait donné un coup dans la fourmilière en dénonçant les agissements des deux magistrats Béchir Akremi et Taïeb Rached. Mohamed Ammar avait aussi déclaré que l'affaire de Nabil Karoui était purement politique et qu'il très peu probable qu'il soit libéré. Il affirme par ailleurs que Qalb Tounes, qui n'est représenté que par son bloc parlementaire, est fini et que le fait que Nabil Karoui soit en prison signe la fin du parti dont les membres seront accueillis par d'autres formations politiques.
Hier, Mohamed Ammar avait écrit sur sa page officielle : « J'ai déjà dit cela en off, et en on ainsi que dans les médias. Mohamed Abbou a lutté contre la corruption d'une partie des magistrats en présentant un rapport détaillé sur les juges Béchir Akremi et Taieb Rached. La justice est en train de se rétablir et a conduit une bataille de libération la ramenant sur la bonne voie pour démanteler un système qui opère sous une couverture politique et des lobbies financiers. J'ai aussi déjà dit que le chef de l'Etat ne s'est pas immiscé dans la justice en acceptant la mutation de son épouse à Sfax, il ne s'était pas opposé à cette décision par respect à la justice et aux institutions ».