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« Les salauds ont mis le feu à mon paradis » *
Publié dans Business News le 21 - 03 - 2021

Dans les années 70 et 80 du siècle dernier, les anciens ou les « gdom » comme on les appelle aujourd'hui, s'en rappellent, il y avait à la chaine internationale de la radio tunisienne une émission très suivie de chansons dédicacées. Cette émission représentait un rare espace de liberté et d'expression citoyenne, concédé par un pouvoir totalitaire qui a monopolisé l'espace médiatique pour sa propagande et faire sa propre apologie. Parmi les dédicaces représentatives de cette période, il y avait une que l'animatrice répétait assez souvent et qui disait : « Un auditeur à une auditrice qui se reconnaitra ». La chanson en question était celle de Daniel Guichard où il disait « Je t'aime tu vois, mais je ne le dis pas ».

Aujourd'hui, en célébration du 65ème anniversaire de l'indépendance de la Tunisie, ma grande envie est de dédicacer à l'ensemble des acteurs de l'espace public tunisien, la chanson du chanteur Alpha Blondy* intitulée « Les salauds ». Les paroles de cette chanson n'épargnent personne, nous renvoient douloureusement à notre réalité et disent : « Les salauds ont mis le feu à mon paradis, journalistes pyromanes, politiciens mythomanes, avec les prêtres corrompus et les imams vendus. Ils sont bêtes et méchants, ils ont mis le pays à feu et à sang. Ils s'en foutent de toi et moi. Ils s'en foutent de nos parents. Ils s'en foutent de nos enfants ».
Certains diront que cette dédicace est excessive, grossière même à l'attention de ceux qui sont en charge des affaires du pays. A ceux-là, j'emprunte la réponse du grand poète Mudhafer Al Nawab, confronté à ces mêmes critiques : « Je suis grossier, soit. Mais montrez-moi quelque chose de plus grossier que la réalité qui nous entoure ».

Tous les peuples du monde célèbrent leurs fêtes nationales en grandes pompes. C'est un devoir de mémoire et un rituel qui vise à consolider les liens nationaux et le sentiment d'appartenance au pays et à son histoire. C'est aussi un engagement solennel pour œuvrer ensemble à un avenir meilleur. Cela n'a pas été le cas chez nous. La commémoration du 65ème anniversaire de l'indépendance de la Tunisie a été escamotée, ignorée, passée sous silence comme si la journée du 20 mars était une simple journée de congé payé. Ni les partis politiques, ni les institutions de l'Etat n'ont œuvré pour une manifestation nationale marquant cet événement fondateur de l'Etat tunisien. Les rues sont restées tristement dégarnies de toute marque festive, sans drapeaux ni lumières.
Le Parlement, siège de la volonté populaire, lieu même où la déclaration de l'indépendance a été signée, qui a pris l'habitude d'organiser une cérémonie officielle à l'occasion, s'est contenté d'un communiqué lapidaire de son président Rached Ghannouchi, même pas du bureau de l'ARP, dont l'objectif évident est loin de mettre en valeur cet événement fondateur, mais de marquer des points politiques contre le président de la République Kaïs Saïed.
Ce dernier était aux abonnés absents. Il a tout simplement continué sa campagne électorale en graciant un nouveau contingent de prisonniers et en promettant la grâce présidentielle aux détenus des manifestations de janvier dernier. Encore une fois, le président de la République a montré le peu de respect qu'il a pour l'Etat qu'il préside. Il a confirmé que sa déclaration à Paris, insinuant qu'il n'y a pas eu de colonisation française en Tunisie mais un simple protectorat, n'était pas une simple déclaration de circonstance.
Quant au chef de gouvernement Hichem Mechichi, comme à son habitude, il ne s'est pas beaucoup dépensé, s'est limité à faire le minimum et s'est contenté d'une Fatiha sur la tombe du leader Habib Bourguiba à Monastir.
Les partis politiques, qu'ils soient dans l'opposition ou dans la coalition au pouvoir, n'ont pas fait mieux : quelques communiqués épars, sans conviction ni idées fortes. Même le PDL, seule formation politique à organiser une action le 20 mars, son meeting à Sfax s'inscrit plutôt dans le cadre de sa campagne déclenchée il y a longtemps.
Pourtant, nous avons noté la présence remarquée de tout ce beau monde dans les différentes ambassades américaine, française, allemande, turque et autres ambassades européennes ou des pays du Golfe arabe lors des cérémonies de célébration des fêtes nationales de ces pays. On aurait dit des élèves studieux ou des fonctionnaires disciplinés, soucieux de s'inscrire sur une feuille de présence occulte.

Quoi qu'il en soit, les Tunisiens se sont rabattus sur les réseaux sociaux pour célébrer leur fête nationale. Ils étaient très nombreux à le faire. Ils n'ont pas manqué de relever l'initiative de Google, quand bien même elle est dictée par des considérations marketing. Ils ont aussi apprécié l'acte d'amitié d'une mairie canadienne qui a mis les chutes de Niagara aux couleurs du drapeau tunisien. Les membres des conseils municipaux en Tunisie doivent rougir de honte.


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