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Une fête, des leçons !
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 03 - 2016

Soixante ans déjà, a-t-on encore la même perception de notre indépendance, conquise dans le sang ? Qu'en pensent aujourd'hui les générations actuelles, les nouveaux gouvernants, ainsi que le reste de nos compatriotes ? Que signifie pour eux un certain 20 mars 1956 ? Pour répondre à ces questions, il faut, certes, s'en tenir à l'essentiel d'une date phare et symbolique, d'une histoire si glorieuse et d'une mémoire nationale jamais troublée par le cours du temps. Bref, la naissance d'un pays, d'un Etat souverain affranchi d'une monarchie qui, des décennies durant, était mise sous la tutelle de l'occupant français. Mais, peut-être, semble-t-il inutile de replonger dans les méandres du souvenir, afin de ressusciter ses moments forts. C'est déjà connu et même appris par cœur.
Et si cette Indépendance, qui nous est tant chère, préserve encore son aura et reste gravée dans les annales du pays, la célébration de son 60e anniversaire ne dit rien de cela. Presque rien. Une fête fade, sans écho, trop limitée dans l'espace médiatique et marquée par des discours officiels très souvent pompeux et artificiels. Au-delà, un silence retentissant aux quatre coins de la patrie. L'on n'y voit rien de plus significatif qu'un cortège timide d'images stéréotypées et des drapeaux, en rouge et blanc, agités par le vent du printemps. Ou des sorties en groupes et en familles, coïncidant avec un fameux jour en principe chômé. Festif en quelque sorte. De part et d'autre, il y a de quoi lancer des critiques.
Longeant l‘artère principale de la capitale, l'avenue Bourguiba, père de la nation, la fête de l'Indépendance telle que vécue hier, n'a ni goût ni couleur. Elle n'a plus la même vocation qu'autrefois. L'hommage à nos vaillants martyrs, aux hommes valeureux qui se sont sacrifiés pour la Tunisie, pour la libération du carcan de la colonisation, ne se révèle pas à l'image de leurs efforts consentis, de leur sang coulé sur l'autel de la liberté. Au point de se poser la question : sommes-nous, vraiment, indépendants ?
Une fête réduite au silence..
Car, outre le côté festif, le sens de la symbolique ne doit guère s'estomper. La lutte armée populaire menée dans la souffrance et la misère, le mouvement national de libération et le parcours militant de ses figures de proue, le triomphe de Bourguiba et les acquis de la modernité, sont autant de pages lumineuses qui ne méritent pas d'être tournées ainsi. « Lorsque tu ne sais pas où aller, regarde d'où tu viens », nous enseigne l'adage. Sans passé, il n'y aura plus ni présent ni avenir, dirait-on aussi. L'histoire des nations s'apprend à l'école et dans la rue. L'effet de toute célébration est en soi un apprentissage, une leçon. Un devoir de mémoire, n'est-ce pas ! Tout comme la révolution qui demeure, cinq ans après, sans saveur, ni objectifs. Pourquoi une telle ingratitude, cette ignorance de nos faits majeurs? Qu'en est-il de la souveraineté et de l'identité nationales ? Inquiétant est l'oubli de nos racines. La charge symbolique d'une date pareille ne se limite pas uniquement à la manière dont on fête son anniversaire. L'indépendance est plutôt l'expression courante de l'autonomie politico-économique, de la démocratie et de l'intégrité territoriale des Etats. C'est aussi l'ancrage des valeurs de la République, le profil façonné de notre armée nationale, le Code du statut personnel (CSP), l'école publique généralisée et gratuite, la santé pour tous et bien d'autres acquis dûment hérités. L'œuvre de développement tout court.
Sous d'autres cieux, à l'instar de la France, on fête un tel événement historique en grande pompe, avec un air haut en couleur. Notre indépendance manque à l'appel. Ce qui pourrait toucher au prestige du pays tout entier, à ses symboles et à son rayonnement dans son environnement immédiat, méditerranéen et international.
Savoir vivre son indépendance
En revanche, notre indépendance n'est pas un simple acte commémoratif ou de vénération pour qui que ce soit. Ni même à l'honneur de Bourguiba, comme le prétendent certains opposants. Il convient, alors, en ces temps-là, de marquer un temps d'arrêt, pour pouvoir continuer. D'autant plus qu'il s'agit, à vrai dire, d'une marche à pas comptés sur la voie de la modernité.
Fière de ses trois millénaires d'histoire, la Tunisie est en train de changer, vibrant au gré des jours, au rythme de ses enjeux d'avenir. Son indépendance n'est, en fait, qu'une étape, mais pas n'importe laquelle. Tant et si bien qu'elle est exceptionnelle et devra l'être toujours ainsi. De surcroît, l'indépendance incarne la volonté de persévérer et de construire, sans se contenter de glorifier son passé. Nous, les Tunisiens, n'avons guère l'habitude de voir plus loin, plus grand. Et on oublie que le chemin se fait en marchant. Evidemment, fêter l'événement, c'est bien, l'inscrire dans la durée, c'est encore mieux ! Cela dit, savoir vivre le moment, et le suivant. Gare à l'oubli !


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