Le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi était présent, vendredi 26 mars 2021, sur le plateau de France 24 pour revenir sur les derniers développements, notamment, l'intention du président de la République d'entamer un dialogue national. Noureddine Taboubi a affirmé avoir rencontré, le jour-même, le président de la République, Kaïs Saïed assurant qu'ils sont parvenus à un consensus. Dans ce contexte, il a déclaré que le président de la République n'a pas renoncé à l'initiative de la centrale syndicale expliquant que le dialogue sera sur la base de l'initiative de l'UGTT. « Kaïs Saïed a proposé une initiative complémentaire à celle de l'UGTT. Il a proposé les mécanismes permettant la participation des jeunes et de tous les acteurs pouvant apporter une valeur ajoutée. Ceci n'est pas en contradiction avec l'initiative de l'UGTT ».
Par ailleurs, il a estimé que le dialogue doit aborder les volets politique, économique et social : « On ne peut résoudre la situation socio-économique sans résoudre la crise politique. C'est inévitable », a-t-il indiqué, considérant qu'il est primordial de dépasser les conflits et les tiraillements entre les différents acteurs sur la scène nationale, mais aussi au niveau des institutions de l'Etat. Pour ce faire, il a jugé nécessaire de dépasser les égos surdimensionnés et rétablir la confiance en usant de sagesse et en faisant primer l'intérêt suprême de l'Etat.
En réponse à une question qui lui a été adressée par le président du conseil de la Choura d'Ennahdha, Abdelkarim Harouni à propos des grèves répétitives, le secrétaire général de l'UGTT a indiqué que la centrale syndicale n'est pas responsable de toutes les grèves, citant le sit-in d'El Kamour et le blocage de la production. « C'est le mouvement qui en est responsable, tout comme la grève des docteurs chômeurs, bien que leur agression, hier, était inadmissible ».
Noureddine Taboubi est, également, revenu sur la question de la réforme du secteur public réitérant que la cession ne peut en aucun cas être la solution, soulignant qu'un plan de restructuration étudié au cas par cas est nécessaire. Il s'est penché sur la réconciliation avec les hommes d'affaires estimant que leur emprisonnement n'est pas approprié optant pour la régularisation de leur situation financière.
Le secrétaire général de l'UGTT a réaffirmé la nécessité de se mettre au dialogue au plus vite, mais dans un cadre bien étudié afin d'éviter un éventuel échec, appelant au calme et à la concentration sur les dossiers importants. Il a, également, indiqué que la bipolarisation et les guerres idéologiques ont montré leurs limites ces dernières années. Dans ce contexte, il a tenu à assurer que le citoyen tunisien n'est pas dupe et que le débat doit être axé sur les programmes et ce qu'on peut offrir à la Tunisie en termes d'idées et de solutions.