Le Tribunal de première instance de Sousse a décidé, en date du 31 mars 2021, L'admission de la société "Les Ateliers Mécaniques du Sahel" (AMS) du groupe Loukil sous la procédure du règlement judiciaire conformément aux dispositions de la loi n°36-2016 du 29/04/2016 relative aux procédures collectives, a indiqué un communiqué boursier. Il a été ordonné, dans ce sens, la nomination d'un administrateur judiciaire et l'ouverture d'une période d'observation de neuf mois. Au courant de cette période, l'administrateur judiciaire désigné par le tribunal est chargé d'examiner la situation économique et financière de la société, ainsi que prendre acte du plan de restructuration financière et opérationnelle déjà établi. En outre, cette même juridiction a refusé la demande d'admission de la société au bénéfice du règlement amiable.
Selon ce même document, l'actionnaire de référence de la société et la direction générale ont souligné qu'ils ne vont épargner aucun effort pour collaborer avec l'administrateur judiciaire désigné dans le but de préserver et assurer la continuité de l'activité de la société, sauvegarder son patrimoine et conserver les emplois. Dans ce sens, le plan de restructuration financière et opérationnelle établi depuis 2018 et approuvé par l'Assemblée Générale des actionnaires sera mis à la disposition de l'administrateur judiciaire. Lequel plan a été élaboré en concertation avec des cabinets de renom, chacun dans son domaine d'expertise (Due Diligence, montage financier, amélioration opérationnelle, etc…). L'actionnaire de référence a indiqué, également, qu'il continuera dans les mêmes démarches lancées auparavant dans l'objectif d'apporter à la société le soutien financier nécessaire à travers une levée de fonds à réaliser par un Fonds d'investissement. Une levée de fonds autant convoitée pour assurer la reprise de l'activité de la société et rompre définitivement avec les difficultés rencontrées depuis des années. Ces difficultés se sont accentuées depuis la révolution, particulièrement la montée en puissance du marché parallèle, et qui ont été identifiées par toutes les analyses financières faites et annoncées par tous les précédents communiqués publiés par la société.
Décembre dernier, on apprenait, dans un communiqué, que l'actionnaire de référence compter s'opposer fermement, auprès du tribunal, à la procédure judiciaire introduite auprès du Tribunal de première instance de Sousse en l'absence de tout contact, coordination ou consultation de l'actionnaire de référence : « une requête qui ne permet pas de servir les intérêts de la société et de ses employés », toujours selon ce même document.
Pour rappel, le 17 juin 2020 la société avait précisé que non seulement elle n'a pas repris son activité suite à l'arrêt lié au confinement sanitaire général à partir du 20 mars 2020, mais qu'elle compte entrer en chômage technique pendant six mois. Prévue initialement pour le 24 août dernier et retardée au 14 septembre courant, la société "Les Ateliers Mécaniques du Sahel" (AMS) avait annoncé que la reprise d'activités ne pourra pas avoir lieu, car la reprise d'activités était conditionnée par le dédouanement des matières premières bloquées au port. Or, la société n'a pas pu obtenir le soutien et l'accompagnement nécessaire pour préserver sa pérennité et sa reprise d'activité dans de bonnes conditions, ainsi que la préservation de tous les emplois.
A lire également N'ayant pu obtenir le soutien de l'Etat, la reprise d'activités des AMS est compromise
Il faut dire que la situation des Ateliers Mécaniques du Sahel (AMS) était déjà délicate et compliquée. La crise Covid-19 et le retard du gouvernement à mettre en place les aides destinées aux entreprises sinistrées ont fait le reste. En outre, l'entreprise est doublement lésée. Elle est le fournisseur d'une entreprise publique, la Sonede. Non seulement, elle n'a pas été payée en temps et en heure mais elle a subi des pertes importantes liées à la dévaluation brutale du dinar. Dans son AGO relative à l'exercice 2017, la société évoquait une perte de 4,7 MD, or la période d'exécution des marchés cadres signés avec la Sonede est de 2016 à 2018. Les AMS essayent de résoudre ce litige et d'avoir au moins un dédommagement sur une partie de ses pertes.
Le plan de restructuration financière et opérationnelle, décidé par le Conseil d'administration, comporte particulièrement la séparation des activités et la création de deux nouvelles filiales des AMS, la concrétisation de la restructuration de la dette bancaire, la concrétisation de la levée de fonds, la réalisation de l'investissement, la mise en place des actions d'optimisation de la rentabilité de la société et surtout la mise en place d'une politique commerciale nationale et internationale afin de diversifier les marchés et en conquérir de nouveaux.
I.N avec communiqué
A lire également Bassem Loukil : Je ne me suis pas enfui, je n'y ai pas songé et je ne le ferai jamais ! Aucune transaction financière sur le capital des AMS