Pascal a établi deux règles : la première était de dire la vérité ; et la seconde était de parler avec discrétion. Il se trouve que ces deux règles constituent deux conditions vitales pour le succès de la santé publique. Sans celles-ci, il ne peut y avoir de confiance ni dans le système de santé, ni entre les patients et les professionnels de santé, ni entre les citoyens et leur gouvernement. A l'occasion de la présente pandémie, nous avons constaté que la politique scientifique et la politique publique sont interconnectées. La montée sur la scène médiatique, des comités scientifiques dans tous les pays témoigne de cette relation symbiotique. En effet, le conseil scientifique au gouvernement est inévitablement politique. Cependant, l'impréparation et l'effet de surprise de la pandémie, impactent le choix de sauver des vies humaines qui se fait, dans les limites des capacités budgétaires, au détriment de l'économie et de la création de la richesse. Des efforts considérables sont nécessaires pour s'assurer que ce sauvetage reste démocratique. Hélas, les réalités politiques, économiques et sociales ainsi que les choix passés, des politiques publiques engagées, ne permettent pas d'adoucir les lourdes conséquences sur les individus et sur la collectivité. Le comportement optimal de l'individu redevient alors, décisif comme le fait de suivre les recommandations de prévention (la distanciation, les mesures d'hygiène et la limitation du mouvement des personnes). A défaut, c'est la liberté individuelle ou celle collective qui est menacée. L'on oublie souvent, que tous les acquis et le confort de la vie civile sont bouleversés en cas d'alerte, ou de catastrophe, ou d'urgence nationale. Ce qui souligne le caractère éphémère et fragile de nos chères libertés et de tout ce qui est cher à nos yeux dont les aspects les plus importants pour nous, sont cachés en raison de leur simplicité et de la familiarité. D'où la nécessité de cette interconnexion symbiotique entre ce qui est scientifique et pluridisciplinaire et ce qui est politique, pour construire les décisions politiques. Une sorte de complémentarité et de complicité subtiles. En science, les faits définissent la réalité. Alors qu'en politique, ce sont les perceptions et les interprétations des faits qui dessinent la réalité. De là naissent alors, les dissonances entre les politiques et les scientifiques dans l'apparence. Cependant, le cœur reste toujours symbiotique puisqu'il est fondé sur des intérêts compétitifs, des objectifs conflictuels et du troque dicté par les niveaux conscients et subconscients de la sélectivité dans l'interprétation des faits et des données donnant les prémisses et la forme finale de la politique à décider. L'effet papillon de la présente pandémie a, d'ores-et-déjà, déclenché le typhon des bouleversements technologiques, économiques, sociaux, organisationnels et politiques dont la résultante s'annonce comme la grande réinitialisation tel que décrit par Klaus Schawb et Thierry Mallaret dans le livre « The Great Reset ». La période à venir incarnera ces changements profonds et disruptifs qui nécessiteront des gouvernants, dont la première qualité sera l'intégrité. Sans cette intégrité, il ne sera pas possible de construire la confiance, propulser le leadership et engager les réformes avec succès. Ces gouvernants devront s'armer de beaucoup de courage pour dire la vérité, de la meilleure manière.