Abdellatif Mekki, membre du bureau exécutif d'Ennahdha et vice-président chargé des relations avec les organismes nationaux, a estimé que les déclarations du président de la République Kaïs Saïed vont jeter de l'huile sur le feu et envenimer la crise politique actuelle.
Au micro de Karim Ben Said dans l'émission "Dans le vif du sujet" sur RTCI, M. Mekki a souligné que les forces de sûreté intérieure sont des forces civiles. En ce qui concerne les moyens de sortir de cette crise, il a affirmé que seul le dialogue est la solution, mais qu'il y a des parties qui veulent l'empêcher. Pour le dirigent nahdhaoui, il n'y a pas de problème consistant, il est juste psychologique.
La veille, le chef de l'Etat avait assuré qu'il est le commandant suprême de toutes les forces armées et non seulement des forces militaires.
A lire également Kaïs Saïed : Je suis le commandant suprême de toutes les forces armées !
S'agissant de la situation sanitaire, l'ancien ministre de la Santé a estimé que les mesures prises par le gouvernement samedi dernier étaient nécessaires surtout la suspension de cours avec une hausse des contaminations dans le milieu scolaire. Mais, il avoue qu'elles restent limitées à cause de la situation économique, sociale et psychologique du pays. Et de marteler que si les citoyens s'entêtent à ne pas appliquer les mesures individuelles, celles prises par le gouvernement n'auront aucun impact significatif. A lire également Les nouvelles mesures anti-Covid
En ce qui concerne la saturation des hôpitaux, Abdellatif Mekki a indiqué que le gouvernement pouvait construire des hôpitaux de campagne, comme celui d'El Menzah et qui auraient été une force de frappe contre la pandémie : « Malheureusement cet effort a été arrêté, sinon on aurait pu avoir une vingtaine d'hôpitaux de campagne d'une capacité de 50 à 100 lits », a-t-il expliqué. Ces installations auraient pu permettre la prise en charge des patients atteints du Covid-19 notamment ceux qui ont besoin d'oxygénation, sachant que plus de 90% des contaminés ont juste besoin d'oxygène. Pour lui, la mise en place de ces hôpitaux de campagne ne peut être retardée davantage, car il faut se préparer pour la quatrième vague de la pandémie, d'où la nécessité également d'accélérer la vaccination et l'application stricte des mesures sanitaires individuelles.