La Tunisie s'est déclassée dans le baromètre de la liberté de la presse passant ainsi de 72e en 2020 à 73e en 2021, a annoncé Reporters sans frontières (RSF). Ce déclin s'explique, selon RSF, par la montée des discours de haine et incitation à la violence dirigés contre les institutions médiatiques du pays par des dirigeants de l'extrême droite tels que Seif Eddine Makhlouf, président du bloc parlementaire Al Karama et très proche du parti Ennahdha.
« Les journalistes et les médias de la région d'Afrique du Nord évoluent par ailleurs dans un environnement de plus en plus complexe, voire hostile. La Tunisie (73e, -1), pourtant plutôt bien positionnée ces dernières années par rapport à ses voisins, perd une place au classement 2021, en raison notamment de la montée du discours de haine contre les médias alimentés par les parlementaires d'extrême droite. Depuis son élection en 2019, le chef de la coalition islamiste et populiste Al Karama, Seifeddine Makhlouf, s'en prend régulièrement aux journalistes en les agressant verbalement dans l'enceinte même de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) et sur les réseaux sociaux, en les traitant de "médias de la honte", de "menteurs" ou encore de "canailles voulant détruire le pays et la révolution », lit-on dans l'analyse de RSF intitulée « Classement RSF 2021 : l'information sous pression continue en Afrique du Nord ».