Le député islamiste radical Rached Khiari a disparu de la circulation et on ignore s'il a été arrêté par les autorités ou pas. C'est ce qu'indique sa page officielle sur Facebook en précisant que le parquet militaire aurait émis à son encontre un mandat d'amener. Information que Business News n'a pas pu confirmer auprès des autorités. Plusieurs pages Facebook attestent la même chose et parlent de l'évasion du député et de ce mandat d'amener, mais aucune source officielle n'a confirmé ou démenti ces propos.
La page Facebook de Rached Khiari est gérée par son épouse et est alimentée depuis deux jours par une série d'informations et d'intox. Elle indique ainsi que le parquet près du tribunal de première instance de Tunis aurait reçu toutes les preuves attestant de la véracité des propos du député dans la vidéo où il accuse le président de la République de haute trahison et d'avoir reçu de l'argent étranger pour sa campagne électorale. Information que Business News ne confirme pas non plus.
La page rappelle que le député n'a pas été le premier à donner ces informations de haute trahison et que des proches de Kaïs Saïed ont tenu les mêmes propos. Elle s'interroge pourquoi on poursuivrait Rached Khiari et pas les autres. On rappelle que Rached Khiari a promis à son public de diffuser les preuves de ses propos aussitôt après la diffusion de sa vidéo lundi dernier. Aucune preuve n'a été diffusée. La page se suffit de dire que les preuves en question ont été données au parquet, ce qui n'est confirmé par personne.
Hier, mercredi, l'ambassade américaine à Tunis a publié un tweet démentant catégoriquement les propos de Rached Khiari. Si la présidence de la République s'est refusée à tout commentaire à ce sujet, l'ami de Kaïs Saïed, Ridha Lénine, a balayé le sujet d'un trait estimant que c'est un non-événement. En raison de sa radicalité, de ses méthodes nauséabondes d'enregistrer les gens à leur insu et de la vulgarité de ses propos, Rached Khiari est honni par un bon nombre de députés. Les seuls qui le fréquentent sont les membres de son ancien parti El Karama et les islamistes d'Ennahdha. Si Al Karama a soutenu, à mi-voix, le député, Ennahdha a affirmé clairement qu'elle ne cautionne pas ses méthodes et ses propos.