L'avocate et la députée nationaliste arabe Leïla Haddad a affirmé hier dans une vidéo que le terroriste Jamel Gorchane, auteur de l'attentat de Rambouillet, aurait été invité à visiter l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) par des élus du parti islamiste radical Al Karama.
Les propos de Leïla Haddad ne sont accompagnés d'aucune preuve et ne donnent aucune date quant à cette hypothétique visite. Sa vidéo a toutefois été fortement partagée sur les réseaux. Réagissant à ces propos, le président de la coalition Al Karama, Seïf Eddine Makhlouf a déclaré, sur sa page officielle en partageant la photo de Leïla Haddad : « Quelle bassesse, quelle ignominie et quelle saleté enfante ce parti Achâab. Qu'est-ce qu'ils attendent en retour de ce jeu ignoble ? ».
Son camarade Abdellatif Aloui a réagi dans le même sens, et sans vraiment démentir, en écrivant sur sa page Facebook : « Elle salit l'image de ses collègues députés, du parlement et du pays. Qui paie cette criminelle ? Est-ce que cette haine aveugle est payée pour les beaux yeux du diable ?».
Le député d'Amal wou Amal, Yassine Ayari, a dénoncé l'absence de réaction de l'assemblée à ces propos. Il a envoyé ce matin une correspondance officielle à la présidence de l'assemblée et à la garde présidentielle (chargée de la sécurité de l'assemblée) pour les interroger sur la véracité des propos de Leïla Haddad, sur les dates de la visite, si jamais elle est confirmée, sur la liste des députés qui ont signé l'acceptation de sa visite si celle-ci est confirmée et sur les mesures prises contre Al Karama si la visite est confirmée ou contre la députée si ses propos sont inexacts.
Mise à jour à 11h35 Le député chargé de l'information Maher Medhioub a déclaré ce matin que l'assemblée a diligenté une enquête suite aux propos de Leïla Haddad et qu'elle a interrogé la garde présidentielle qui a consulté, à son tour, le registre des visites. Il a été établi que le terroriste n'a jamais visité l'assemblée. Ceci dément donc les propos de l'avocate-députée qui est invitée à présenter des excuses ou des preuves si jamais elle en a. L'affaire de cet attentat a secoué la France et peut secouer la Tunisie si jamais l'ARP tait des informations sur une éventuelle complicité entre ce terroriste et des personnalités politiques tunisiennes. On rappelle que Jamel Gorchane a mortellement poignardé, vendredi dernier, une femme policière à l'entrée d'un poste de police. Âgé de 36 ans, le Tunisien n'était pas connu des services de police. Il a été abattu sur le coup. La policière était âgée de 39 ans et avait deux enfants.