Le communiqué du mardi 27 avril, signé par une vingtaine d'associations, a provoqué une colère inouïe chez les islamistes. Le communiqué a condamné l'acte terroriste commis vendredi 23 avril par un Tunisien résident en France qui a assassiné au couteau une fonctionnaire de police à Rambouillet. Les signataires ont pointé la persistance de certains partis, notamment le mouvement Ennahdha et les organisations et associations qui lui sont fidèles depuis 2011, dont la plus importante est la coalition Al Karama, dans la promotion de discours incitant à la haine, à la discorde et à la violence, à travers les réseaux sociaux et les médias illégaux. Parmi les associations signataires on retrouve, parmi les plus prestigieuses, le Syndicat national des journalistes tunisiens, la Coalition tunisienne contre la peine de mort, l'Association tunisienne des femmes démocrates, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme ou encore l'Organisation contre la torture en Tunisie.
Le parti islamiste Ennahdha a publié un communiqué hier, mercredi, pour dénoncer l'implication de son nom dans cette affaire. Pour le mouvement islamiste, il s'agit là de mensonges éhontés visant à le discréditer au niveau national et international. Il assure qu'il ne promeut en aucun cas les discours incitant à la haine, à la discorde et à la violence. Il suffit pourtant d'entrer sur les pages Facebook des membres et sympathisants d'Ennahdha pour lire ce discours haineux. A commencer par Rafik Abdessalem, gendre du président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi. Ne se suffisant pas de la réaction officielle de son parti, le député et dirigeant Noureddine Bhiri, a déclaré, dans un post Facebook, que le communiqué des associations est une incitation contre la Tunisie. Pour lui, ce communiqué mensonger, contraire à toutes les valeurs humaines, morales et professionnelles, prouve la partialité des dirigeants de ces associations et touche leur crédibilité avant de toucher celle d'Ennahdha.
Noureddine Bhiri voit dans ce communiqué un complot contre la Tunisie et le gouvernement puisqu'il est publié quelques jours avant la réunion, à Washington, avec le FMI. « On doit s'interroger à qui profitent ces mensonges publiés avant la réunion du FMI et quel est leur rapport avec la campagne hostile à Hichem Mechichi et à la stabilité du pays, surtout après les annonces de putsch contre la démocratie et l'implication de l'armée dans les différends des partis», a déclaré le député islamiste. Le député islamistes radical d'Al Karama, Seïf Eddine Makhlouf a versé pour sa part, dans l'injure et l'insulte, comme à son habitude. Il ne se rend même pas compte que c'est ce discours qui est justement dénoncé par le communiqué des associations.