Les débats de l'assemblée du mardi 4 mai 2021 se sont achevés en queue de poisson. La cause ? La vice présidente Samira Chaouachi qui n'a pas arrêté de magouiller de l'avis de plusieurs députés. Après la fin des interventions, le député d'Attayar Nabil Hajji a demandé un point d'ordre pour relever que l'on ne peut pas voter la loi relative à la cour constitutionnelle dans son intégralité et que l'on doit voter article par article. C'est d'ailleurs ce qu'on a toujours fait. Aussitôt Seif Eddine Makhlouf a pris la parole pour contrer M. Hajji et dire que vu que c'est un deuxième passage de la loi, après son renvoi par le président de la République, il n'est pas nécessaire de voter la loi article par article. Il cite un article de la constitution à ce propos.
Mongi Rahoui a pris la parole pour appuyer Nabil Hajji et rappeler la nécessité de voter la loi article par article. Et de rappeler qu'il y a déjà un précédent avec une loi renvoyée par la présidence et votée article par article. Un autre député, membre de la commission, a pris la parole pour tenir les mêmes propos et rappeler la nécessité de voter la loi article par article, ce qui est conforme à la démocratie du reste.
En dépit de ces objections, Samira Chaouachi est passée outre et a décidé de voter directement la loi dans son ensemble. La goutte qui a fait déborder le vase est qu'elle a donné une heure de temps pour l'opération de vote (direct et à distance) alors qu'il y a à peine quelques minutes, elle a donné pour un vote précédent quinze minutes seulement. D'ailleurs, les votes se font généralement en un quart d'heure. La ficelle est trop grosse, puisque ce vote de soixante minutes va permettre de donner un maximum de chances à la loi de passer et contrer ainsi le président de la République.
C'était la goutte qui a fait déborder le vase, plusieurs députés se sont élevés contre la décision surprenante de la vice-présidente lui demandant pourquoi faut-il une heure pour un vote qui ne nécessite que quelques minutes. « Et pourquoi pas une heure ? », a-t-elle répondu ironiquement, notamment à Nabil Hajji et Mongi Rahoui qui se sont levés de leurs sièges.
Face au passage en force et l'ironie de la vice-présidente, Mongi Rahoui s'est dirigé devant la caméra centrale de la Télévision pour dénoncer la supercherie et l'illégalité de ce qui se passe. « Peuple tunisien, il faut que tu te soulèves contre ce parlement ! Ils sont en train de te manipuler, ils sont en train de tricher, ils sont en train de frauder ! Monsieur le président, je m'adresse à vous en direct à la télévision, il faut que vous dénonciez l'inconstitutionnalité de cette loi et de ce passage en force ! Ne ratifiez pas ! Samira Chaouachi, vous êtes complice de ces manigances, vous êtes avec eux ! », a déclaré Mongi Rahoui en criant, avant de s'en prendre aux islamistes et à Rached Ghannouchi. Des députés islamistes n'ont pas manqué de lui répondre, ce qui a attisé sa colère et il les a traités en les traitant de corrompus et de voleurs et en proférant plusieurs injures à l'encontre des islamistes notamment à Rached Ghannouchi et à Rafik « Bouchleka ». La scène a duré plusieurs minutes et a été transmise en direct à la télévision.