L'amiral Kamel Akrout tire la sonnette d'alarme et tente de pousser les Tunisiens à agir afin de mettre fin au marasme politique et économique dans lequel a sombré le pays. Dans un post publié, mardi 25 mai 2021, sur sa page Facebook, l'amiral brosse un tableau sombre de ce qui se passe en Tunisie, énumérant les problèmes récurrents durant les dix ans qui ont suivi la révolution. Absence d'indicateurs de réformes, des responsables occupés par des conflits marginaux au détriment des intérêts de la nation et du peuple, un espoir de démocratie et de croissance qui s'évapore… Kamel Akrout estime qu'il est temps de mettre le doigt sur ce qui va de travers avant qu'il ne soit trop tard. « Il est clair que nous sommes en passe de devenir une démocratie de façade. Une nouvelle constitution et un système politique qui produisent des crises de gouvernance et les perpétuent. Un système électoral inefficace qui a produit une classe politique dont la seule préoccupation est d'accaparer le pouvoir sans aucunes réalisations. Malgré notre réussite dans l'organisation de six élections, l'échec a accompagné la plupart des gouvernements qui n'ont fait que mendier en noyant le pays dans l'endettement. Des gouvernements qui ont plongé l'avenir du peuple dans l'inconnu avec, de surcroit, un Parlement qui a perdu toute crédibilité. Ce à quoi nous assistons aujourd'hui en termes de dégradation du pouvoir d'achat des citoyens, de l'effondrement rapide des indicateurs économiques et financiers accentué par la crise Covid, d'un début de désintégration des institutions de l'Etat nous pousse à lancer ce cri emprunté à feu Ali Belhouane : Trêve de folâtreries, le pays est malade ! ».
L'amiral estime que le temps est venu pour sauver la Tunisie et que le devoir impose à tous ceux qui refusent la perpétuation d'un système qui a échoué, la médiocrité, la décadence politique, de resserrer les rangs et agir. Kamel Akrout émet ainsi trois lignes d'action : -Le droit à un audit complet et transparent des comptes dans différents domaines et en particulier les finances publiques ; -Débarrasser le pays du système d'accaparation de certains partis, notamment la mentalité du butin et la monopolisation des décisions nationales en rendant la souveraineté au peuple afin d'exprimer sa volonté librement ; -Sortir la Tunisie du bourbier de l'échec, du chaos et de la corruption en faisant respecter l'Etat de droit par tous. Pour conclure, l'amiral Akrout estime que la situation actuelle, « après dix ans de destruction systématique des acquis de l'Etat, avec la propagation de la violence sociétale, l'exacerbation des discours de haine et de l'extrémisme religieux, n'est pas le destin auquel aspirent les Tunisiens ». De ce fait, il lance un appel à tous les Tunisiens, aux forces politiques et de la société civile à assumer leur responsabilité afin de mettre fin à l'hémorragie.