L'ancien conseiller à la sécurité nationale à la présidence de la République, l'Amiral Kamel Akrout était présent, vendredi 12 février 2021, à l'émission de Sameh Mefteh, sur la chaîne Carthage +, pour revenir sur les derniers développements sur la scène nationale et donner sa lecture de certains évènements en rapport avec l'actualité. L'Amiral Kamel Akrout est revenu, dans un premier temps, sur les derniers mouvements de protestation estimant que la dégradation de la situation sociale et politique a contribué à l'aggravation des tensions. Cependant, il a considéré que les libertés sont un droit irrévocable en Tunisie, mais que ces libertés doivent être vécues dans le cadre du respect de l'autre et surtout le respect de la loi.
Dans ce contexte, il a mis l'accent sur la nécessité de revoir la situation des syndicats sécuritaires. Selon lui, le rôle des syndicats ne peut dépasser la défense des problématiques sociales de leurs affiliés. Or, ces syndicats se sont inscrits dans une optique politique, ce qui est inadmissible pour l'institution sécuritaire. « Le pire, c'est de voir le chef du gouvernement ministre de l'Intérieur par intérim, recevoir les représentants de ces syndicats et répondre à toutes leurs revendications. Ce n'est pas de la sorte qu'on dirige les choses», s'indigne-t-il.
Par ailleurs, l'Amiral Akrout a assuré que la crise en Tunisie est purement politique, soulignant que la solution réside dans le changement du régime politique. Dans ce contexte, il a préconisé l'organisation d'un référendum pour amender le Code électoral ainsi que la Constitution afin de mettre en place un régime politique qui répond aux attentes des Tunisiens.
L'Amiral Akrout est revenu sur la période de la présidence de Moncef Marzouki, soulignant que ce dernier avait du mal à gérer les forces armées. Il a indiqué que Moncef Marzouki exigeait des rapports réguliers, ce qui n'était pas possible puisqu'il y avait des sujets sensibles et très confidentiels qui ne pouvaient être évoqués que lors de réunions en tête à tête. D'autres part, il a dénoncé le passage de Moncef Marzouki sur la chaîne Al Jazeera, où il a accusé l'armée de planification d'un putsch, estimant que ces propos constituent une humiliation pour l'institution militaire. Une institution, sans laquelle, il n'aurait jamais pu être au pouvoir.
L'ancien conseiller à la présidence a considéré qu'il est possible de réformer la Tunisie et en faire un pays très développé. Pour ce faire, il a indiqué que la numérisation est l'une des principales clés et l'allégement de la bureaucratie, ajoutant qu'il est nécessaire de tabler sur les énergies renouvelables.
Au final, il a adressé quelques messages aux trois présidents. A Kaïs Saïed, il a recommandé de passer du stade des principes à l'étape de leur concrétisation. Il a, également, appelé, Hichem Mechichi à démissionner puisqu'il n'a pas su être à la hauteur de la mission qui lui a été confiée, notamment, à cause de sa tendance à céder à toutes les pressions. Il a conclu en invitant Rached Ghannouchi à quitter la scène politique tant qu'il lui est possible de le faire. Selon lui, Rached Ghannouchi n'a plus rien à donner à la Tunisie et'il est désormais une partie de la crise non seulement en Tunisie, mais au sein d'Ennahdha.