Le conseiller politique de Rached Ghannouchi, Riadh Chaibi, a été l'invité de Houna Shems du lundi 21 juin 2021 sur les ondes de Shems FM. Il est, entre autres, revenu sur le blocage politique et le dialogue national proposé comme solution à la crise multidimensionnelle. Notant que le gouvernement Mechichi n'était pas le choix d'Ennahdha et que le parti l'avait uniquement soutenu compte tenu des circonstances, il a avancé que le mouvement islamiste ne pourrait se permettre de « participer à ce crime qu'est le départ de ce gouvernement ».
A son sens, la chute du gouvernement de Hichem Mechichi provoquerait à un vide alors que le pays passe par une phase difficile. Interpellé sur la volonté de Kaïs Saïed de voir partir Hichem Mechichi, le politicien a laissé entendre que la position du président de la République n'avait jamais été claire et que celui-ci n'avait cessé d'avancer des déclarations contradictoires. « A chaque fois que nous souhaitons construire sur la base d'une position donnée, nous nous trouvons face à un revirement de situation de la part du président de la République. Nous n'arrivons pas à saisir ce qu'il veut. Nous traiterons avec le jour où il affichera une position claire », a-t-il avancé. Revenant sur la part de responsabilité du parti Ennahdha dans la situation actuelle du pays, Riadh Chaibi a soutenu qu'on ne pouvait imputer à son parti tous les maux de la Tunisie rappelant que le mouvement islamiste n'a gouverné que dans le cadre des coalitions qu'il avait tissé depuis 2011.
Il a ajouté, par ailleurs, que tout parti politique, y compris le PDL de Abir Moussi, serait obligé à mettre sa main dans la main d'Ennahdha afin de pouvoir gouverner ce pays et ce de par le poids que représente le parti de Rached Ghannouchi. « Si l'intérêt du pays nous impose une alliance avec Abir Moussi, nous le ferons. Cela ne pose aucun problème », a-t-il affirmé.