Le leader d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, semble regretter son interview avec le journal italien 'el corriere della sera'. Reprises par plusieurs médias locaux et internationaux, les menaces légèrement camouflées du cheikh lui ont valu une avalanche de critiques. Dans une nouvelle tentative de manipuler l'opinion publique, le cheikh a publié, vendredi 30 juillet 2021, un bref communiqué accusant les médias qui ont relaté l'information d'avoir déformé son propos. Il a rappelé, dans ce sens, que ces médias étaient connus pour leur hostilité au mouvement islamiste.
Pourtant, les chiffres sont exacts et Rached Ghannouchi a bien évoqué le risque de voir atterrir sur les côtes italiennes plus 500.000 migrants clandestins comme "conséquence à l'instabilité en Tunisie".
Cette phrase fera, d'ailleurs, l'accroche du journaliste d'el corriere della sera ce que Rached Ghannouchi n'a pas démenti dans son communiqué. Pour rappel, le leader du mouvement islamiste a déclaré au journal italien ce qui suit : « Nous sommes tous sur le même bateau : nous Tunisiens, l'Europe et en particulier vous les Italiens. Si la démocratie n'est pas rétablie bientôt en Tunisie, nous allons sombrer dans le chaos. Le terrorisme peut refaire surface, l'instabilité poussera les gens à partir de quelque manière que ce soit. Plus de 500.000 immigrants tunisiens pourraient tenter de rejoindre les côtes italiennes ». La première partie de cette citation est, notons-le, audible et visible dans la vidéo qu'el corriere della sera a publié en complément de son article. Le cheikh s'y exprime en anglais « approximatif » et parle bien de chaos en France, en Italie, en Algérie et en Libye si la démocratie n'est pas rétablie en Tunisie.