« Nous refusons l'ingérence extérieure comme base pour la mise en place de nos politiques en Tunisie », a martelé le président du parti Machrouû Tounes, Mohsen Marzouk dans un post Facebook daté de samedi 14 août 2021. Et de poursuivre : « C'est pourquoi nous devons réussir à définir nos propres politiques et ne plus tarder... Car c'est le retard et l'ambiguïté qui ouvrent la voie aux interventions. Quant à la position américaine, a-t-elle vraiment apporté quelque chose de nouveau ? Ce qu'ils ont dit c'est ce qu'on a dit, ce qu'ont dit l'UGTT et un très grand nombre d'acteurs depuis deux semaines. Nous l'avons même proposé il y a un an et demi ».
Le politicien pense que « si la feuille de route requise est présentée sur la base de propositions servant l'intérêt national et non pas sur la base de propositions servant d'autres intérêts, par tout le monde, nous aurions réduit au maximum l'espace d'intervention extérieure », en notant qu'« en politique, dans les guerres et en tout, le temps est très précieux ». Et de souligner : « Nos décisions ne doivent pas être perçues comme des réactions aux positions extérieures. D'où la nécessité de renforcer la position nationale par un ralliement intérieur sincère mais franc et critique de toutes les véritables forces nationales, le tout autour d'une feuille de route qui mène au rivage de la sécurité ».
S'agissant des participants, M. Marzouk estime que la présidence de la République pourra fixer des normes raisonnables. Et ceux qui ne participeront pas, devront le faire pour des raisons évidentes de nature judiciaire, même si elles seront dans le cadre de précaution. Les raisons énoncées sont nombreuses, et il existe des documents et des recherches qui les justifient. Ainsi et selon lui, la présidence pourra créer une instance nationale qui coordonne le travail des grandes organisations nationales et qui qui contribuera à accompagner le processus, pour être le cadre exécutif de ce rassemblement national et afin de légitimer davantage la feuille de route qui sera mise en place, permettant ainsi une transition en douceur d'une étape à l'autre.
Le président du parti Machrouû Tounes a déclaré qu'il y a d'autres idées pratiques possibles mais l'important n'étant pas la forme, mais la voie à entreprendre et l'approche. Et d'ajouter : « Dans tous les cas, je tiens à dire, avec toute l'honnêteté nationale possible, que continuer avec la méthode des reports et de l'ambiguïté, tout en essayant de mettre en place un programme non-annoncé, représente une voie qui comporte de très nombreux risques ».
La veille, une délégation américaine de haut niveau conduite par le conseiller-adjoint de la sécurité nationale à la Maison Blanche, Jonathan Finer et composée par le directeur du bureau de l'Afrique du Nord au conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, Josh Harris, a rencontré le chef de l'Etat. A cette occasion M. Finer a transmis une lettre manuscrite de la part du président américain, Joseph Biden, à son homologue tunisien. Un communiqué de la Maison Blanche indique la teneur de ce message « à un retour rapide sur la voie de la démocratie parlementaire tunisienne ». le même document indique que M. Finer a discuté avec le président Saïed de « la nécessité urgente de nommer un chef de gouvernement désigné qui formerait un gouvernement capable de faire face aux crises économiques et sanitaires immédiates auxquelles la Tunisie est confrontée » mais aussi de l'importance de « donner à un nouveau gouvernement les moyens de stabiliser l'économie afin de créer un espace pour un dialogue inclusif sur les réformes constitutionnelles et électorales proposées en réponse aux demandes largement exprimées par de nombreux Tunisiens pour une amélioration du niveau de vie ainsi qu'une gouvernance honnête, efficace et transparente ».