Le retour du Parlement sera très difficile compte tenu des circonstances. C'est ce qu'a affirmé, jeudi 19 août 2021, l'avocat et chercheur en droit constitutionnel, Rabeh Khraifi, avançant plusieurs éléments pour appuyer son propos. Selon l'avocat, « il y a des éléments juridiques en lien avec le décret 80 du 29 juillet 2021 qui a suspendu les travaux du Parlement et levé l'immunité de ses membres, mais il y a aussi des éléments factuels », qui empêcheraient le retour du Parlement.
Ces « éléments factuels » concernent, d'après Rabeh Khraifi :
- la fuite de certains députés à l'étranger (Ghazi Karoui, Sofiene Toubel, Oussama Khlifi, Lotfi Ali…),
- l'arrestation de quelques autres et leur emprisonnement (Yassine Ayari et Fayçal Tebbini)
- l'ouverture d'enquêtes contre d'autres élus (Maher Zid, Seif Eddine Makhlouf, Abdellatif Aloui, Mohamed Affes, Nidhal Saoudi, Saïd Jaziri),
- l'assignation à résidence de certains (Zouhair Makhlouf, Mohamed Salah Ltaifi)
- la volonté de quelques-uns de démissionner (Haykel Mekki),
- l'appui de certains à l'organisation d'élections anticipées (des députés d'Ennahdha)
Conjugués au manque de confiance manifeste des gens en cette institution, ces facteurs mettent fin à la vie du Parlement, d'après Rabeh Khraifi.
Leur immunité levée, plusieurs élus – soupçonnés d'implication dans des affaires diverses – ont, rappelons-le, été arrêtés, assignés à résidence ou convoqués par la justice, après le 25 juillet. La fuite de quelques élus à l'étranger demeure tout de même incertaine d'autant plus que certains se trouvaient déjà à l'étranger ou ont voyagé de façon tout à fait ordinaire ces dernières semaines.