Chaque discours du président de la République amène son lot de révélations, d'accusations de corruption contre certaines personnalités et figures de haut rang. Ces allégations ne sont, cependant, selon certains, que des ragots colportés par des pages Facebook pro-Saïed. C'est ce qu'a laissé entendre l'ancien conseiller à la Kasbah, Jaouhar Ben Mbarek, au sujet de la fortune de l'épouse de Chawki Tabib, accusée par le président de la République de possession de biens d'une valeur astronomique. Cent milliards a-t-il avancé jeudi sans préciser d'unité monétaire.
M. Mbarek a, également, publié sur sa page Facebook des posts attestant de sa théorie.
Jeudi, lors de sa rencontre avec le bâtonnier de l'Ordre des avocats (Onat), Brahim Bouderbala, le secrétaire général de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH), Béchir Laâbidi, et le vice-président de la LTDH, Bassem Trifi, le chef de l'Etat a signalé :
« Certains se servent des jeunes et les jettent au feu pour leur tourner le dos une fois qu'ils ont obtenu ce qu'ils veulent. Certains répandent des affaires illusoires pour se disculper et pour faire diversion sur celles qui les concernent. Je ne citerai pas de noms mais les documents sont là et attestent de la véracité de mes dires. L'épouse, sans emploi, d'un avocat possède à son nom une fortune de cent milliards, des biens et des commerces dans des quartiers huppés. Je connais l'origine de cette fortune, ils savent comment détourner et contourner la loi ».
Jaouher Ben Mbarek a, également, partagé une publication selon laquelle le député Mehdi Ben Gharbia aurait noué un partenariat avec un certain Kaïs Mokhtar pour mettre la main sur le segment de vente des barres de fer et de l'huile, faisant ainsi le lien avec ce qu'avait déclaré le président de la République hier au sujet de dossiers sur la fortune d'un député dans il n'a pas révélé l'identité.
« Un autre des dossiers en ma possession concerne un député. Je ne saurai par où commencer pour citer les biens qu'il possède au nom de son épouse. Depuis qu'il a commencé à occuper des postes au sein de l'Etat il a amassé une fortune de 1500 millions de dinars. Des dossiers de justice ont été détruits, ils exploitent ces fortunes en les disant légales alors qu'ils ont extorqué des gens ici et à l'étranger. Ils vendent à 100 mille dinars un papier pour obtenir la nationalité et ils viennent pleurer après, eux, qui ont commis les pires crimes ! Que faire avec ces gens quand on occupe un poste de responsabilité ? Les laisser continuer à spolier le peuple ou prendre des mesures préventives en attendant de les déférer devant la justice. Qu'on ne m'accuse pas de diffamation, j'ai les preuves de ce que j'avance et je finirai par révéler les noms ».
Ces accusations ne sont guère une première. Plus tôt cette semaine lors d'une rencontre avec le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Ferid Belhaj, il a accusé de hauts responsables de l'Etat de détournement de fonds sans avancer une seule preuve accablante.