Le président de la République a reçu, samedi 4 septembre 2021, une délégation américaine dont fait partie notamment les sénateurs Chris Murphy et Jon Ossof. Le chef de l'Etat a affirmé que cette rencontre représente une occasion pour dissiper certaines inexactitudes et rumeurs : « Ils parlent de coup d'Etat, sauf qu'ils ne comprennent rien à la loi et la déforment. Un coup d'Etat se fait en dehors du cadre constitutionnel alors que j'ai appliqué un texte de la constitution afin de préserver la Tunisie d'un danger imminent. Ils ont considéré l'Etat comme un butin, qu'on peut se jouer des institutions et affamer le peuple. Les morts se comptaient par centaines chaque jour. Les citoyens ne disposaient pas d'oxygène et d'un minimum d'équipements médicaux pour les sauver d'une mort certaine ». Le président de la République fait ainsi référence à la crise sanitaire due au Covid-19 qui a ébranlé le pays. Par ailleurs, Kaïs Saïed évoque la multiplication des manifestations et la revendication du peuple à une vie meilleure et à plus de dignité. « L'Etat commençait à s'effondrer parce qu'ils ont entrepris de le diviser et se sont accaparé tous les rouages. J'ai dû me saisir de la constitution qui me permet de prendre des mesures exceptionnelles, dans le respect du texte et de ses dispositions, mais aussi de l'éthique ». Le chef de l'Etat s'est ensuite adressé à l'un des sénateurs, en rappelant qu'il est féru de l'histoire américaine. Il a ainsi cité un extrait de la constitution du Connecticut : « Le pouvoir politique revient au peuple. Tous les gouvernements libres ont pour assise le pouvoir du peuple… Et au peuple le droit de changer de gouvernement quand cela est nécessaire… ». Kais Saïed a tenu à réaffirmer que le 25-Juillet n'a été en aucun cas un coup d'Etat, assurant qu'il a passé plus de 30 années à enseigner le droit constitutionnel, notamment américain : « Le but c'est la liberté. Le but c'est de permettre à tous les citoyens en Tunisie de vivre en liberté. Pourtant, certains s'adressent aux parties étrangères pour porter atteinte à l'image de leur pays et celle de leur Président. Ils payent des sommes d'argent pour faire du lobbying. J'appelle de ce fait nos amis américains de comprendre l'aspiration du peuple tunisien, de se rappeler comment les citoyens sont sortis en masse exprimer leur joie. Pour le peuple, c'était comme si un cauchemar prenait fin ». Le président de la République a aussi rappelé que la Tunisie est un Etat souverain comme le dispose la constitution et que cette souveraineté revient au peuple en premier lieu.