Le directeur exécutif du parti Amal, Ridha Belhaj, a considéré que la dernière déclaration du conseiller diplomatique du président de la République, Walid Hajjem a approfondi la gravité de la situation dans laquelle Kais Saied s'était mis. Rappelant que Walid Hajjem avait affirmé l'intention du président d'aller vers un régime présidentiel, Ridha Belhaj a considéré, dans une publication sur sa page Facebook le 13 septembre 2021, que les conseils de certains juristes ne sont pas applicables pour plusieurs raisons d'ordre interne mais aussi régional et international. En ce qui concerne la situation du pays, Ridha Belhaj a expliqué que les mesures entreprises par le président de la République, dans le cadre de la lutte contre la corruption, restent symboliques. « Elles n'ont pas eu d'incidence sur le quotidien du citoyen qui commence plutôt à perdre patience, à ressentir l'envolée des prix de première nécessité et à constater l'absence d'horizons. Ensuite, les élites économiques du pays, totalement effrayées et déboussolées devant les slogans populistes, anticapitalistes, vouant aux gémonies l'initiative privée, hélas brandis au lendemain du discours du 25 juillet 2021, sont tétanisées face à la montée des périls sociaux et des discours de haine de classes », lit-on dans la même publication.
Faisant allusion au Mouvement Echaâb et sans le nommer, Ridha Belhaj a, par la suite, estimé que le président s'est isolé de l'ensemble des partis politiques à l'exception d'un seul qu'il a choisi depuis bien longtemps. Le politicien a, aussi, souligné les atteintes aux libertés fondamentales que reflètent les interdictions de voyage et les assignations à résidence. Il a considéré que le traitement de certains dossiers par les tribunaux militaires est synonyme de menaces à la démocratie.
D'après lui, la communauté internationale s'opposera à une telle initiative dans le but de préserver le processus de transition démocratique considéré comme un accomplissement au sein d'une zone qui ne compte pas de pays démocratiques. D'un autre côté, les pays amis et voisins n'ont pas manifesté leur soutien à l'annonce des mesures exceptionnelles. Il a expliqué cela par l'absence de flux financiers inconditionnels à la Tunisie. « La pression se fait de plus en plus vive sur le président Kaïs Saïed », a-t-il poursuivi.
Faisant un bref rappel des communiqués des ambassadeurs du G7 et des délégations américaines qui s'étaient rendues en Tunisie, Ridha Belhaj a mentionné la déclaration de l'Union Européenne. Il a estimé qu'elle a exprimé son soutien à la légitimité démocratique. Il a, aussi, rappelé que le celle-ci a posé comme condition du maintien de l'aide financière le retour de l'activité parlementaire et la préservation de la démocratie. Ridha Belhaj a, également, considéré que le président de la République n'a pas d'autre solution que de présenter au plus vite une initiative politique globale. Celle-ci doit viser un dialogue national avec les principales forces vives du pays. « C'est l'unique issue pour assurer la continuité de la transition démocratique, rassurer les bailleurs de fonds internationaux, le capital nomade et les investisseurs tunisiens », a-t-il écrit. Enfin, Ridha Belhaj a affirmé que la démocratie et le respect des libertés individuelles et collectives restent liés à la croissance et à la création de richesse.