La récente affaire Instalingo impliquant une société de création de contenu a relancé le débat autour des armées électroniques présentes sur les réseaux sociaux, oeuvrant pour le compte de certaines parties politiques pour dénigrer et diffamer les adversaires. « Ces armées électroniques » ont parfois la mission de propager les fakes news, semer la confusion et la zizanie. Ces activités très nuisibles sur les réseaux sociaux sont devenues très fréquentes en Tunisie, dans la mesure où la quasi majorité des Tunisiens est présente sur la toile et y puisent ses informations sans prêter une grande importance à l'authenticité des informations présentées. Ainsi, des sociétés sont créées à cet effet pour gérer ce business à très grande influence, notamment, pour des parties politiques qui en tirent profit pour manipuler l'opinion publique.
Ces pratiques devenues très dangereuses pour la stabilité du pays, notamment, en ces temps délicats de crise politique sont passibles de peines liberticides, pouvant même atteindre la peine de mort, et ce, en vertu, des articles 67, 68 et 72 du Code pénal. En effet, en les examinant de près, ces articles disposent : Article 67 : - Est puni de trois ans d'emprisonnement et de deux cent quarante dinars d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement, quiconque, hors les cas prévus aux articles 42 et 48 du code de la presse, se rend coupable d'offense contre le chef de l'Etat. Article 68 : - Est puni de cinq ans d'emprisonnement, l'auteur du complot formé dans le but de commettre l'un des attentats contre la sûreté intérieure de l'Etat prévus aux articles 63, 64 et 72 du présent code. Article 72 : - Est puni de mort, l'auteur de l'attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d'inciter les gens à s'armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien.
D'autre part, il convient de souligner que les sociétés de création de contenu sont souvent financées par des parties étrangères, en les soumettant ainsi aux peines prévues pour le financement étranger, voire même le blanchiment d'argent. Toutes des accusations plus graves les unes que les autres.