Le député du Front populaire, Mongi Rahoui, a affirmé son soutien aux nouvelles mesures exceptionnelles annoncées par le président de la République le 22 septembre 2021. Invité par la radio Express FM le 24 septembre 2021, Mongi Rahoui a rappelé les infractions au règlement intérieur de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) commises par le mouvement Ennahdha. « Si ce parti ne respecte pas le règlement, alors je ne suis pas dans l'obligation de le faire. Dire que tel vote ou procédure enfreignait le règlement n'était plus suffisant. Rached Ghannouchi n'en faisait qu'à sa tête ! », s'est-il exclamé.
Par la suite, Mongi Rahoui a rappelé qu'il avait demandé la dissolution de l'ARP et la suspension de l'application de la Constitution. Celle-ci, selon lui, avait perdu sa légitimité. « Il est impossible de réviser la Constitution car aucun parti ne pourra détenir deux tiers des élus. Le mouvement Ennahdha a verrouillé le système. Elle aurait pu se maintenir au pouvoir avec seulement trente députés. Nous devons leur faire face avec des outils informels ! », a-t-il insisté.
De plus, le député a critiqué le formalisme dans la perception et l'interprétation de la phase transitoire que traverse la Tunisie. « Nous étions pris en otage à travers les manigances du mouvement Ennahdha. Il y avait des violations de la Constitution à chaque plénière ! Le refus continu de traiter les projets de loi émanant de l'opposition était une violation de la Constitution ! Le refus de créer un fond dédié aux chômeurs l'est aussi ! La même chose a eu lieu lorsque le gouvernement et le parlement ont tourné le dos aux Tunisiens durant la crise sanitaire ! », a-t-il estimé. Néanmoins, le député a, également, estimé que le décret n°117 du 22 septembre 2021 était lacunaire. Le plus flagrant, d'après la même déclaration, est l'absence d'une date limite de son application. « L'Assemblée nationale constituante, qui devait exister pour seulement une année, a été maintenue durant trois ans ! Je demande la mention d'échéances claires ! », a-t-il expliqué.
La crise de la démocratie représentative, selon lui, a lieu dans tout le globe. Il a considéré que débattre au sujet du projet politique de Kaïs Saïed à ce sujet ne doit pas faire partie de l'actualité. « Le Parti Unifié des Patriotes Démocrates a, également, son mot à dire à ce sujet ! Nous avons notre propre projet ! Le temps pour en débattre viendra ! Actuellement, nous devons soutenir un projet national pour l'instauration d'un Etat de droit, civil, démocrate et qui traite des problématiques sociales. Le 25 juillet 2021 a permis de terrasser Ennahdha », a-t-il expliqué. Enfin, Mongi Rahoui a estimé qu'on la Tunisie traverse une situation meilleure que celle d'avant le 25 juillet 2021. « On ne peut pas ne pas être optimiste… Je le suis ! », a-t-il conclu.