Invité de Midi Show du lundi 27 septembre 2021 sur Mosaïque FM, le dirigeant démissionnaire d'Ennahdha, Abdellatif Mekki, est revenu sur les motifs de la démission collective qui a secoué le mouvement islamiste samedi dernier. Au total, 113 membres d'Ennahdha, dont plusieurs dirigeants, ont claqué la porte du parti, samedi, expliquant leur geste par la nécessité d'assumer la responsabilité de leur échec à réformer leur parti. Ils ont dénoncé le manque de démocratie au sein du mouvement et la centralisation des décisions au sein du cercle proche de Rached Ghannouchi. Le lendemain, la liste s'est rallongée pour atteindre un total de 131 démissions. « Le constat a été que la réforme sur le court terme et sur le plan stratégique sera difficile pour ne pas dire impossible », a-t-il avancé précisant que les engagements pris à chaque fois que la réforme est évoquée n'ont jamais été honorés. Evoquant les divergences autour de la révision des politiques au sein du parti et ses orientations sur certains dossiers, notamment gouvernemental, il a avancé que Rached Ghannouchi avait une vision particulière du leadership qui exclut les institutions. « Le mouvement aurait pu, après le 25-Juillet, mettre son chef à la retraire pour laisser la place à un nouveau leadership capable d'appuyer la scène politique et le pays à résoudre la crise », a-t-il relevé avant d'ajouter : « Notre départ était souhaité de la part du leadership du parti car nous représentions un fardeau ». Dans ce même contexte, Abdellatif Mekki est revenu sur l'accord conclu, dans le noir, entre Rached Ghannouchi, feu Béji Caïd Essebsi et Youssef Chahed en 2014 afin de maintenir toutes les parties au pouvoir. Il a expliqué que le chef du mouvement islamiste n'avait consulté personne à ce sujet notant que, depuis, la centralisation du pouvoir entre les mains de Rached Ghannouchi n'a cessé de s'amplifier d'un côté, et le pouvoir des institutions régresser, de l'autre.