L'amiral à la retraite, Kamel Akrout, s'est interrogé sur le rôle des syndicats policiers. « Parfois, les syndicats interfèrent avec des questions d'ordre politique. Ils interviennent dans la nomination de leur ministre », a-t-il ajouté. Intervenant le 4 octobre 2021 sur les ondes de Diwan FM, Kamel Akrout a rappelé que l'institution militaire interdisait à ses membres de faire de la politique. « La personne désirant entamer une carrière politique doit quitter l'armée », a-t-il expliqué. Par la suite, Kamel Akrout a appelé le ministre de l'Intérieur à revoir l'organisation administrative de son département. « Il doit, également, se pencher sur la question des syndicats. Quel est leur rôle ? Combien devons-nous avoirs de syndicats ? On parle de police républicaine. Or, les syndicats exercent des pressions au sujet des nominations », a-t-il insisté. « Prenons l'exemple de l'Allemagne. Leurs syndicats doivent respecter les limites et se conformer à leurs obligations et rôel social », a-t-il dit. Le respect de la liberté des autres ne peut avoir lieu qu'à travers l'application de la loi, d'après l'Amiral. Ceci nécessite une certaine rigueur, en plus d'une clarté et d'une stabilité au niveau des pouvoirs. Concernant la position de l'Armée tunisienne depuis l'annonce de l'application de l'article 80 de la Constitution, Kamel Akrout a salué le soldat qui avait confronté Rached Ghannouchi à l'aube du 26 juillet devant l'entrée de l'Assemblée des Représentants du Peuple. « Il a respecté son serment… L'intérêt de la Tunisie passe avant tout, y compris la Constitution », a-t-il dit. « En 2011, l'Armée tunisienne avait refusé le pouvoir alors qu'on nous l'avait servi sur un plateau. Notre objectif était de fonder une démocratie et de tenir des élections », a-t-il expliqué.
Au sujet d'une possible désignation de Mohamed El Ghoul comme ministre de la Défense, Kamel Akrout a estimé qu'un militaire en exercice ne doit pas être nommé dans un poste politique. « Il devrait démissionner avant de prendre ses fonctions à la tête du ministère », a-t-il dit. « J'ai appelé à la date du 12 juillet 2021 à l'application de l'article 80 de la Constitution. On était dans une impasse ! », a-t-il affirmé. Au sujet de l'appareil secret d'Ennahdha, Kamel Akrout a précisé que le Conseil de Sécurité Nationale, au temps de Béji Caïd Essebsi, s'est penché sur la question. « Le dossier a été transféré à la justice tunisienne. Il n'y a pas eu de réponse de la part du ministre de la Justice. J'avais proposé de transférer le dossier à la justice militaire. Malheureusement, Béji Caïd Essebsi est tombé malade », a-t-il expliqué. L'amiral Akrout a, aussi, estimé que tout projet nécessite la création d'une équipe de conseillers. « La prise de décision de façon unilatérale conduit forcément à des dérapages… Il faut prendre des décisions à chaud. Nous devons gagner du temps. Le pays fait face à une crise socio-économique », a-t-il déclaré. « Je ne peux pas faire de reproches au président de la République. Il y a un environnement et des enjeux internationaux à prendre en considération… Théoriquement, l'arsenal juridique et législatif tunisien est parfait ! Nous devons passer à l'application de la loi », a-t-il poursuivi. « On ne connaît pas l'équipe du président de la République ! Les manifestants du 3 octobre ont demandé la dissolution de l'ARP et le changement du régime politique. Qu'en est-il de la phase d'avant le 25 juillet 2021 ? », a-t-il déploré. Kamel Karout a souligné l'importance de la définition d'un calendrier concernant le futur de la Tunisie. Ceci permettra de faciliter les négociations avec les partenaires internationaux et de mettre fin au flou qui s'est installé. Par ailleurs, Kamel Akrout a révélé qu'il ne comptait pas former un parti politique pour le moment. Il se contente de présenter son programme et de partager son expérience. « Si ma candidature aux prochaines élections apporte un plus, je le ferai », a-t-il affirmé.