L'ancien président Moncef Marzouki et le président du parti Al Aridha, Mohamed Hachemi El Hamdi ont enterré leur hache de guerre pour affronter ensemble, main dans la main, Kaïs Saïed. Traitant le président tunisien de fasciste et de putschiste, ils essaient tous les deux de se positionner politiquement dans l'objectif de décrocher un poste au cas où Kaïs Saïed quitterait le pouvoir, d'une manière ou d'une autre.
Pour ce faire, Mohamed Hachemi El Hamdi ouvre l'antenne de sa chaîne El Mustakillah à son nouvel ami Moncef Marzouki qui sera son invité demain soir, jeudi 11 novembre. C'est la deuxième fois en soixante jours qu'il l'interviewe sur sa chaîne londonienne.
Pour éviter toute question embarrassante et toute réplique à ses contrevérités, Moncef Marzouki choisit soigneusement les chaînes où il va. Al Jazeera reste sa préférée suivie de la chaîne islamiste pirate Zitouna TV et d'El Mustakillah. Il est assuré d'avoir des questions complaisantes le dessinant comme militant défendant la démocratie et les libertés. En revanche, il évite comme la peste les journalistes tunisiens exerçant dans des médias légaux. Chez eux, il sait que sa marge de manœuvre est limitée, qu'il ne pourra pas mentir librement et qu'il ne peut pas se servir de leur tribune pour faire de la propagande politique. Bon à rappeler, Hachemi El Hamdi a été écarté de la troïka au pouvoir en 2011 par ce même Moncef Marzouki, bien que son parti ait été classé 3ème derrière les islamistes d'Ennahdha et le CPR de Moncef Marzouki.