Le 13 avril 2021, un décret gouvernemental au Jort a autorisé les grandes surfaces à commercialiser le tabac. Une première en Tunisie. Depuis, ce décret est presque resté lettre morte (à part certaines moyennes surfaces comme l'enseigne Aziza, non-adhérentes à la Chambre syndicale des grandes surfaces, et qui ont entamé la vente de ce produit, ndlr). Aujourd'hui, avant même son entrée en application, on apprend que la distribution des cigarettes dans les supermarchés a été suspendue jusqu'à l'examen d'un décret présidentiel soumis au conseil des ministres sous la présidence du chef de l'Etat Kaïs Saïed, a révélé le DG de la Régie nationale des Tabacs et des Allumettes (RNTA) Taoufik Abbès dans une déclaration au quotidien Assabah dans son édition du mercredi 10 novembre 2021.
Réagissant à cette information, le président de la chambre syndicale des grandes surfaces et directeur général adjoint de Magasin Général, Hédi Baccour a rappelé, aujourd'hui, que la convention date d'août 2020 et qu'après il y a eu un amendement de la loi pour permettre aux moyennes et grandes surfaces de vendre le tabac sans l'autorisation du gouverneur, comme c'est le cas habituellement.
Au micro de l'émission Shems Maak sur Shems Fm, il a précisé que suite à cela, les enseignes de grande distribution ont commencé à équiper leurs magasins pour leur permettre la vente de ce produit, puis elles ont envoyé des bons de commandes à la RNTA, où elles ont été surprises par le fait que la régie ne disposait pas des quantités demandées. Et de spécifier qu'aucun adhérent de la chambre n'a concrètement commencé la commercialisation de ce produit mais que certains d'entre eux ont commencé à vendre le tabac chauffé, un nouveau produit, dont les stocks se sont rapidement épuisés.
M. Baccour a tenu à souligner les avantages de l'accord conclu entre les grandes surfaces et la RNTA, en affirmant que : - Cet accord améliore les revenus de la RNTA, donc de l'Etat, "car nous payons les produits 2% plus cher que ceux qui ont les autorisations conventionnelles" ; - Il permet aussi aux citoyens d'acheter moins cher car les vendeurs ne respectent pas le prix fixé par l'Etat, soit un gain d'un million de dinars par jour, ce qui permettra d'améliorer le pouvoir d'achat du citoyen.