Le président d'Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi, est revenu, mercredi 10 novembre 2021, sur l'affaire de la déchèterie d'Agareb et la situation environnementale à Sfax. Invité de Diwan FM, il a avancé que cette catastrophe était le fruit d'un cumul d'une gouvernance erronée. « Cela fait plus de cent jours que Sfax est sans gouverneur. Le gouvernement Mechichi est resté sans ministre de l'Environnement pendant plusieurs mois sans parler du pays qui n'avait pas de gouvernement pendant deux mois », a-t-il lancé.
Dénonçant le mutisme de la présidence de la République et de la Kasbah face à la situation dans la ville d'Agareb, il a indiqué que la meilleure solution pour résoudre ce genre de problématique était l'honnêteté. « Il faut éviter les politiques de rafistolage », a-t-il ajouté.
Après sa fermeture pendant 40 jours, la déchèterie d'Agareb a rouvert ses portes pour recevoir les tonnes de déchets ménagers et de poubelles accumulées dans les rues de Sfax. Sa réouverture a provoqué la colère des habitants d'Agareb. La contestation sociale a vite dégénéré pour se transformer en heurts entre les manifestants et les forces de l'ordre déployées pour disperser la foule à coup de gaz lacrymogène.
« Borj Chakir (décharge de la Soukra, ndlr) est aussi une bombe à retardement », a avancé Fadhel Abdelkefi dénonçant la politique environnementale de l'Etat et l'absence de projets de valorisation des déchets.
« Nous avons des terres domaniales où l'on peut stocker les ordures et changer de décharges. On peut également inclure le secteur privé dans le cadre d'un partenariat avec le public pour valoriser les déchets, les transformer en énergie que la Steg peut acheter », a-t-il proposé.
Le politicien a dénoncé, à l'occasion, le recours à la force à Agareb laissant entendre que cela était dû au fait que le président de la République – après avoir fait main basse sur tous les pouvoirs – s'est rendu compte de l'ampleur des problèmes pratiques du pays.
Les forces de l'ordre ont été déployées à Agareb sur ordre du ministre de l'Intérieur après une réunion avec le président de la République. Celui-ci a, alors, chargé son ministre d'adopter une solution sécuritaire en l'absence de solutions urgentes à la crise des déchets accumulés dans la région de Sfax depuis quarante jours.
Interpellé sur l'approche que Kaïs Saïed veut adopter pour son dialogue national qui rompt avec les précédents, Fadhel Abdelkefi a condamné la réticence du chef de l'Etat aux partis politiques notant que la punition collective infligée par le locataire de Carthage était intolérable.
Affirmant qu'il n'arrivait pas à cerner l'approche que le président de la République souhaite adopter pour le dialogue national, il a avancé qu'on ne pourrait exclure les partis politiques et les organisations nationales de ce processus.
Kaïs Saïed a, rappelons-le, chargé le ministère des Technologies de la communication de préparer une plateforme pour lancer un référendum électronique afin d'établir un dialogue avec le peuple tunisien.