Mercredi 10 novembre 2021, les Fédérations générales des secteurs de l'enseignement relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) avaient décrété une grève générale dans tous les secteurs de l'enseignement prévue pour le vendredi 12 novembre 2021. Dans un communiqué publié aujourd'hui les huit signataires ont formulé un ensemble de revendications notamment l'accélération de la mise en place des réformes du système éducatif suivant une méthodologie participative, l'indemnisation des dommages subis par le corps éducatif ou leurs biens, lors de leur prise de fonctions, la poursuite judiciaire des agresseurs et la prise en charge des frais d'avocat, la prise en charge psychologique et matérielle des victimes de violence et la facilitation de leur intégration professionnelle suite au traumatisme qu'ils ont subi et la publication de loi assurant la protection des enseignants pendant leur travail.
Lundi 8 novembre 2021, un enseignant a été sauvagement agressé par une arme blanche par un élève au lycée Ibn Rachik à Ezzahra dans le gouvernorat de Ben Arous. L'élève s'est rendu à la police après son agression. Les Tunisiens ont été choqués par la déferlante de commentaires violents publiés par plusieurs élèves suite à cet incident. Cette agression a suscité la colère et l'incompréhension des enseignants. D'ailleurs, la Fédération de l'enseignement secondaire, avait appelé à une première grève, mardi 9 novembre, de tout le cadre enseignant et dans tous les établissements. Elle est suivie par cette seconde grève qui appelle à la criminalisation des agressions perpétrées contre le personnel éducatif.
Les revendications émises par les syndicats de l'éducation sont légitimes mais pas réalistes. L'Etat ne peut pas être présent sur tous les fronts. Il faut dire que la violence a nettement augmenté ces dernier temps à cause, d'une part, de la prolifération des messages haineux mais aussi d'un environnement alimentant la violence. Tous les corps de métiers subissent des agressions quotidiennes. Hier, une conductrice de métro a été sauvagement agressée, mercredi matin 10 novembre 2021, sur la ligne cinq au niveau la station Al Intilaka, dans son véhicule alors qu'elle sortait de la cabine de conduite.
Notons, dans ce cadre, que le bureau exécutif de l'UGTT s'est désolidarisé avec cette grève, suite à une réunion tenue ce jeudi 11 novembre 2021. Dans un communiqué daté du même jour et signé par le secrétaire général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi, il a prévenu les adhérents du secteur qu'il n'a pas décrété de grève générale. Il demande plutôt aux enseignants de réserver une heure de temps pour discuter avec les élèves sur le sujet de la violence et la nécessité de lutter contre ce phénomène, en particulier dans les établissements scolaires et leurs environs ainsi que sur les moyens de développer les relations entre les divers intervenants dans le secteur éducatif.