Le PDL a annoncé, dans un communiqué publié ce mardi 23 novembre 2021, avoir adressé, par huissier, un courrier d'avertissement au ministre des Technologies le mettant en garde contre la mise en place du projet du président de la République, Kaïs Saïed, d'une plateforme « de dialogue » avec pour but d'engager des réformes profondes et qui au final ne sera qu'un outil pour le pouvoir en place pour servir ses propres desseins. Le PDL a estimé que Kaïs Saïed n'est pas en droit d'allouer les deniers de l'Etat prétextant vouloir changer le code électoral et le système politique pour en réalité servir ses propres intérêts. Il a averti le ministre des Technologies qu'il serait passible de poursuites selon l'article 96 du code pénal, étant donné que le ministère est sur le point d'utiliser son pouvoir et son influence pour nourrir des ambitions politiques personnelles.
Le parti a souligné que le « référendum électronique » annoncé par Kaïs Saïed est un danger et qu'adopter un dialogue électronique pour parvenir à des réformes fondamentales alors le processus exclut de nombreuses composantes de la société, ne peut représenter la volonté réelle du peuple. Un moyen qui manque aussi de transparence dans lequel le pouvoir en place contrôle les questions et recueille les réponses ne peut qu'être un couvert pour falsifier la volonté des Tunisiens, ajoute le PDL.
Le président de la République, Kaïs Saïed, avait annoncé le 3 novembre avoir chargé le ministère des Technologies de la communication de préparer un projet de référendum électronique. Ce référendum servirait d'outil de dialogue avec le peuple tunisien, selon le chef de l'Etat qui s'exprimait à l'occasion du Conseil des ministres organisé chaque jeudi à Carthage.
Ce dialogue s'inscrirait dans une démarche globale dont l'objectif est de mettre un terme à l'état d'exception, a expliqué Kaïs Saïed, avant d'ajouter, sur un ton rassurant, que les difficultés ne sont qu'un catalyseur salvateur pour consolider la volonté politique. « La Tunisie est entrée dans une phase nouvelle différente des précédentes. Nous devons tous forger de nouveaux outils de travail. L'esprit humain a évolué et la culture politique aussi, mais certaines notions sont restées les mêmes. Le dialogue national dont on parle, il faut lui trouver de nouveaux mécanismes », avait-t-il souligné.