Le membre du bureau exécutif du mouvement Ennahdha, Abdelfatah Taghouti, a considéré que Ridha Bouzaiene, « décédé à la suite d'une agression policière durant les manifestations du 14 janvier 2022 », était mort en martyre. Durant une conférence de presse du 20 janvier 2022, Abdelfatah Taghouti a considéré que cet événement était un épisode de plus dans une longue série d'atteinte aux droits et aux libertés. « La mise en place de la dictature s'accélère. Les événements du 14 janvier 2022 démontrent la dangerosité de la situation à venir. Tous les partis politiques étaient conscients de la crise sociale, économique et politique d'avant le 25 juillet 2021… Notre Révolution a eu lieu entre le 17 décembre et le 14 janvier… Nous restons attachés à la lutte civile et pacifique pour la réinstauration de la démocratie et la mise en place d'alternatives avant l'aggravation de la situation », a-t-il délcaré. Par la suite, le député et porte-parole du mouvement Ennahdha, Imed Khemiri, a rappelé que le défunt, Ridha Bouzaiene, était père de trois enfants s'était rendu à l'avenue Habib Bourguiba afin de célébrer la Révolution tunisienne et de lutter contre la dictature. « La Constitution met en avant le droit de manifester. Des Tunisiens de différentes orientations ont voulu exercer ce droit. Ils ont fait l'objet d'une répression sans précédent et de pratiques que nous n'avions pas vu depuis 2011. Le monde entier a observé l'usage excessif de la violence par la police. L'autorité en place et le chargé de diriger le ministère de l'Intérieur pousse les forces de l'ordre au milieu d'un conflit politique et porte atteinte au principe de la police républicaine », a-t-il expliqué. Imed Khemiri a, également, évoqué les arrestations survenues suite aux manifestations du 14 janvier 2022. Il a assuré que le mouvement Ennahdha et plusieurs autres activistes suivaient de près ces affaires. Il a assuré que les forces de l'ordre avaient nié connaître l'emplacement de Ridha Bouzaiene. Par la suite, sa famille a été informée du décès d'une façon inhabituelle. Il a rappelé que le décès résultait d'une hémorragie sévère. Le député a considéré que le pouvoir en place harcelait les médias et la justice dans le but de monopoliser les pouvoirs. « Nous appelons à ouvrir une enquête judiciaire sérieuse. Nous tenons le pouvoir du coup d'Etat pour responsable des agressions sur les manifestants et du décès de Ridha Bouzaiene ! La violence durant le 14 janvier 2022 était gratuite et injustifiée ! Ceci porte atteinte à l'unité nationale et à la sécurité des Tunisiens ! Ces pratiques visent à intimider les citoyens et à les pousser à ne plus défendre la démocratie ! Il y a une volonté individuelle de monopoliser les pouvoirs sans avoir de programme ou de projet permettant de sortir de la crise ! Le mouvement usera de tous les mécanismes juridiques disponibles permettant de tenir les auteurs de ce crime responsables de leurs actes ! », a-t-il assuré. Imed Khemiri a assuré qu'Ennahdha s'opposera à toute atteinte visant la vie politique, les partis et les personnages publics en Tunisie. Il a souligné le courage et la force du député Noureddine Bhiri. « Tous les moyens utilisés par le pouvoir du coup d'Etat ont démontré l'incapacité de celle-ci à l'inculper. Le pouvoir en place a enfreint la loi et les traités internationaux. Nous suivrons de près les affaires concernant Noureddine Bhiri, Ridha Bouzaiene et les personnes interpellées lors des manifestations du 14 janvier 2022 », a-t-il déclaré. Imed Khemiri a précisé qu'une autopsie du corps de Ridha Bouzaiene aura lieu. Celle-ci dévoilera les raisons du décès. Abdelfatah Taghouti a, à ce sujet, considéré que l'hospitalisation au service de réanimation n'a pas eu lieu sans raison.