Zied El Heni appelle à un front national pour sauver la Tunisie    Le militantisme silencieux ne protège pas    Entrée en vigueur des droits de douane US : l'huile d'olive tunisienne cherche de nouveaux débouchés    Afflux massif au poste frontalier de Ras Jedir : plus de 4 000 entrées en 24 heures    Taxis individuels : un tarif de 1500 millimes en discussion    Ouverture des inscriptions au Hajj 1447-2026 à partir du 11 août    La Palestine rejette le plan sioniste visant l'occupation totale de Ghaza    GPT-5 d'OpenAI lancé : la nouvelle révolution de l'intelligence artificielle est là    Décès du comédien égyptien Sayed Sadek    Pour demander la fin de la guerre : Des proches de sionistes détenus dans le territoire lancent une flottille au large de Gaza    Ahmed Jaouadi : Un accueil présidentiel qui propulse vers l'excellence    Noureddine Taboubi reçoit Zied Dabbar après l'attaque contre l'UGTT    Investissements en forte hausse en Tunisie grâce au projet touristique de Jendouba    Citoyenneté mondiale selon le « WCR 2025 » : La Tunisie parmi les pays intermédiaires    L'inscription en ligne est ouverte pour les élèves, collégiens et lycéens tunisiens au titre de l'année scolaire 2025-2026    Lente reprise, inflation tenace : les prévisions du Fonds monétaire arabe pour la Tunisie en 2025 et 2026    Brahim Nefzaoui : pas de crise de viandes de volailles cette année    Météo en Tunisie : températures entre 30 et 34 au niveau des côtes et des hauteurs    Hatem Ben Youssef : une parure de mariage coûte au moins 4500 dinars    Immobilier en 2025 : des prix qui montent, des acheteurs qui fuient    Pénurie, hausses des prix et retards de paiement : les pharmacies tunisiennes en difficulté    Tunisie : libération du directeur régional de la Sûreté nationale de Nabeul    Tunisie : un juge révoqué placé en détention pour corruption présumée    Chkoundali : malgré une baisse de l'inflation, les prix de plusieurs produits de première nécessité ont augmenté    Tremblement de terre de magnitude 6,2 au large de Taïwan    CSS : Ali Maâloul et 7 nouvelles recrues débarquent !    Entrée en vigueur des surtaxes de Trump : le monde cherche un compromis    Passeports diplomatiques : l'Algérie impose des visas aux Français    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    Le ministre de la Jeunesse et des Sports examine avec Ahmed Jaouadi les préparatifs pour les prochaines échéances    « Arboune » d'Imed Jemâa à la 59e édition du Festival International de Hammamet    JCC 2025-courts-métrages : l'appel aux candidatures est lancé !    Ahmed Jaouadi décoré du premier grade de l'Ordre national du mérite dans le domaine du sport    Météo en Tunisie : temps clair, températures en légère hausse    Tensions franco-algériennes : Macron annule l'accord sur les visas diplomatiques    Faux Infos et Manipulations : Le Ministère de l'Intérieur Riposte Fortement !    Sous les Voûtes Sacrées de Faouzi Mahfoudh    30ème anniversaire du Prix national Zoubeida Bchir : le CREDIF honore les femmes créatrices    Ahmed Jaouadi décoré de l'Ordre du Mérite sportif après son doublé mondial    Macron dégaine contre Alger : visas, diplomatie, expulsions    La Galerie Alain Nadaud abrite l'exposition "Tunisie Vietnam"    Alerte en Tunisie : Gafsa en tête des coupures d'eau    Consulat tunisien à Benghazi : ouverture officielle !    Vague d'indignation après le retour ignoré d'Ahmed Jaouadi    La mosquée Zitouna inscrite au registre Alecso du patrimoine architectural arabe    Orchestre du Bal de l'Opéra de Vienne au Festival d'El Jem 2025 : hommage magique pour les 200 ans de Strauss    Le Théâtre National Tunisien ouvre un appel à candidatures pour la 12e promotion de l'Ecole de l'Acteur    Le Quai d'Orsay parle enfin de «terrorisme israélien»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quand le peuple parle, les juges doivent se taire
Publié dans Business News le 21 - 01 - 2022

Dans sa croisade contre le Conseil de la magistrature, Kaïs Saïed n'hésite pas à piétiner la constitution, mais on n'en est pas à un ou deux articles près de piétinés. C'est devenu la norme après le 25-Juillet. Pourquoi donc s'en étonner outre mesure. Tant qu'il nous est encore possible de s'exprimer sans entraves, il est nécessaire de mettre à nu les dérives, toutes et pas seulement présidentielles.

A-t-il tort de s'attaquer aux magistrats ? Soyons lucides et disons-le franchement, qu'il fallait tôt ou tard donner un coup de pied dans la fourmilière, cela urgeait vraiment. Cependant, le problème ici c'est la manière de faire, ce sont les intentions derrière. Est-ce vraiment comme le clament les aficionados du Président, une guerre pour réformer la justice pour l'assainir, pour qu'elle fonctionne comme dans tout pays démocratique en dehors des considérations politiques, une justice impartiale et efficace ? Ou est-ce une démarche hégémonique à seule finalité de la mettre au pas, d'expurger ce corps des éléments acquis au pouvoir islamiste durant les dix dernières années et de dompter la justice à son bénéfice ? La situation politique en Tunisie est telle que toutes les notions, tous les intervenants s'entrechoquent dans un tourbillon qui donne finalement, aux observateurs les plus aguerris, de prodigieuses céphalées.

Parmi les leitmotivs de Kaïs Saïed, on retrouve la question de l'assainissement de la justice en haut du peloton. Il n'a eu de cesse de ressasser la question, de lancer des phrases assassines et des regards qui tuent. C'en est devenu un passage obligé de ses discours quand il accueille ses subordonnés du gouvernement. Mais ce qui importe, c'est le réel. Le chef de l'Etat est seul maître à bord et n'a engagé jusque-là aucune réforme de la justice. Considérer la suppression des avantages des membres du CSM comme tel n'est que pure bêtise. Ce qui importe ce sont les actes, pas les mots et le chef de l'Etat est passé maître en Kamasutra du blablatage.
La justice est-elle malade en Tunisie ? Elle l'est indéniablement et personne n'en disconviendra. Le hasard des choses a voulu que le Tribunal administratif annule la décision de suspension du procureur de la République, Béchir Akremi accusé par le Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi de complicité et de dissimulation d'éléments relatifs aux assassinats politiques. Une décision prise par le conseil de l'ordre judiciaire (une des composantes du CSM). Le Tribunal administratif a débouté cette décision sur le fond et la forme. Or les membres du conseil ne sont pas n'importe qui. Des magistrats de hauts grades, des avocats élus par la profession ou encore des enseignants du supérieur en droit. Tout ce beau monde s'était donc réuni pour finalement prononcer une décision qui constituait un vice de forme et qui permettait au concerné de gagner haut la main son recours. N'y a-t-il pas quelque chose de pourri au royaume du Danemark ?

Tout s'entrechoque, tout s'entrecroise, le pays est petit et tout le monde connait tout le monde. L'état de pourrissement est systémique. Mais est-ce qu'un président qui s'est donné toutes les prérogatives est la solution au problème ? Ne constituerait-il pas une nouvelle menace qui viendrait achever ce qui subsiste de l'Etat de droit ?
L'inquiétude que suscite l'approche de Saïed vient du fait qu'il dénie à la justice le caractère de pouvoir en répétant qu'il ne s'agit que d'une fonction. Cette pensée fait écho à celle de politiques populistes, voire extrémistes.
« Quand le peuple parle, les juges doivent se taire », disait tout récemment un candidat controversé à la présidentielle française. Le peuple serait donc au-dessus de la justice, au-dessus des lois et par extension au-dessus des droits de l'Homme. Le résultat d'un référendum contraire aux droits les plus élémentaires ou rétablissant la dictature, à titre d'exemple, ne pourrait être contesté puisque le peuple a parlé.

Ce n'est qu'une approche modifiant les rapports de force entre les institutions. Affaiblir le pouvoir judiciaire n'empêcherait plus la toute-puissance du pouvoir exécutif. Or il semblerait que c'est cette dialectique que le président voudrait établir en affirmant : « l'Etat des juges n'existe pas, mais il y a les juges de l'Etat ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.