Invité d'Elyes Gharbi dans Midi Show du mardi 1er février 2022 sur Mosaïque FM, le député indépendant Hatem Mliki (anciennement Qalb Tounes), a dénoncé l'indolence du président de la République affirmant que « son problème avec le chef de l'Etat est que celui-ci ne travaille pas ». Il a expliqué que Kaïs Saïed s'inspirait de deux écoles à la fois ; celle du président de la République déchu, feu Zine El Abidine Ben Ali, et celle du Guide suprême iranien Ayatollah Khomeini. Selon Hatem Mliki, le locataire de Carthage lorgne sur le pouvoir absolu, s'estime au-dessus de tout questionnement, et pense que le politique est plus important que les questions sociales et économiques. Le député a indiqué que le président de la République aurait dû, après avoir pris la décision de geler le Parlement, prendre en charge la gestion des affaires courantes de l'Etat en s'attaquant, en collaboration avec les ministres, aux problématiques majeures du pays. Il a ajouté, dans ce sans, qu'il n'aurait pas reproché au président de la République son indolence si celui-ci avait désigné un chef de gouvernement et lui avait octroyé toutes les prérogatives nécessaires pour la gestion des affaires de l'Etat. « Depuis six mois aucune loi n'a été promulguée sauf la loi de finances (…) Chaque président nous refait le même coup (…) et ne fait que chercher des prétextes. Le chef de l'Etat n'a aucune excuse (…) Celui qui endosse une responsabilité au sein d'un Etat se doit de réaliser », a-t-il déclaré.
Hatem Mliki a condamné les divergences entre les priorités à prendre en considération et les politiques de l'Etat. Il a évoqué, entre autres, l'incapacité de l'Etat à lever des fonds auprès des bailleurs de fonds internationaux et son mutisme alors que tous les indicateurs sont dans le rouge et a rappelé les rapports des agences de notation et du Forum économique mondial lequel a mis en garde contre un risque d'effondrement de l'Etat en Tunisie. Interrogé sur la consultation populaire lancée par le président de la République dans l'optique de réviser le code électoral et la constitution, le député a avancé que ce projet n'était guère un outil de la démocratie représentative dont parle Kaïs Saïed. « Je peux tout à fait consulter ton avis et puis faire ce que bon me semble. Cet outil (la consultation populaire, ndlr) ne sera point représentatif du peuple tunisien. Les questions adressées ont d'ailleurs été posées à plusieurs reprises et ont fait l'objet d'études et de focus groupes (…) », a-t-il indiqué soulignant que le référendum souhaité par Kaïs Saïed ne pourrait pas se faire dans les conditions légales requises compte tenu de la forme et du calendrier fixés par le président de la République. « Il ne surviverait même pas jusqu'au mois de mars s'il n'arrive pas un accord avec le FMI que dire d'élections anticipées en décembre ! ».