Le président de la République, Kaïs Saïed a reçu ce lundi 7 février 2022, la cheffe du gouvernement Najla Bouden, pour discuter du prochain conseil des ministres, mais aussi pour revenir sur sa décision de dissoudre le conseil supérieur de la magistrature (CSM). Le président de la République a assuré à Najla Bouden que le prochain conseil des ministres se tiendra très probablement le jeudi prochain. Il sera l'occasion pour présenter le projet de décret sur la réconciliation pénale, après sa révision. Il a ajouté qu'un autre texte sera élaboré pour permettra la vérification et l'audit des prêts et des dons octroyés à la Tunisie depuis 2011. « Nous devons nous pencher sur les prêts et les dons octroyés à la Tunisie depuis 2011, mais qui n'ont plus aucune trace dans les caisses de l'Etat. Cela sans parler de l'argent qu'on transfère à l'étranger dans les valises et les malles sous couvert de l'immunité dont bénéficient certains ».
Le président de la République a ajouté qu'un autre projet de décret était quasiment prêt et devrait être discuté en conseil des ministres en rapport avec le Conseil supérieur de la magistrature. « J'ai déjà annoncé la dissolution du CSM. Sur ce point, je tiens à rassurer tout le monde, en Tunisie et à l'étranger, je ne vais jamais m'ingérer dans la justice. Nous n'avons eu recours à la dissolution que parce que cela est devenu une nécessité, mais aussi parce que le peuple tunisien veut l'assainissement du pays. Je ne vais intervenir dans aucune affaire en justice, encore moins pour les nominations. Cela dit, le devoir et la responsabilité nous ont obligés à mettre un terme à ces mascarades ». Et d'ajouter, « Certains disent que le président de la République veut réunir tous les pouvoirs, mais je n'aspire qu'à une Constitution qui répond aux attentes des Tunisiens ». Le chef de l'Etat a rappelé qu'un magistrat avait même refusé de fournir des documents au comité de défense, dissimulant ainsi des preuves dans l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Dans ce contexte, il a assuré que toutes ces pratiques sont inadmissibles et qu'elles ne seront plus autorisées, soulignant qu'une justice indépendante est la base pour purger l'Etat et le pays.
D'autre part, il a abordé la nécessité de mettre un terme à la spéculation et faire face à ceux qui tentent d'affamer les Tunisiens en mettant la main sur les circuits de distribution.
Il a, également, salué le travail accompli par certains journalistes intègres, citant le cas de la télévision nationale, qui devrait l'être réellement, selon lui.
Kaïs Saïed est, également, revenu sur le trafic de drogues, insistant sur la nécessité de faire face à ce fléau qui sévit notamment dans les milieux scolaires. Il a considéré que ce trafic vise à anéantir les rêves des jeunes et à détruire la société.