L'Association tunisienne des jeunes magistrats (ATJM) a annoncé, lundi 14 février 2022, une grève générale ouverte en réaction au décret présidentiel n°11 sur la création d'un conseil supérieur de la magistrature (CSM) provisoire. Dimanche, le président de la République a rendu public sa décision de mettre en place un CSM provisoire dont la composition sera décidée à moitié par sa propre personne.
L'ATJM a appelé les magistrats toutes catégories confondues à serrer les rangs et se mobiliser par tous les moyens possibles face à cette décision présidentielle notant que le décret sur le CSM provisoire ne contient aucune réforme de la justice tunisienne. Elle a, également, exprimé sa stupéfaction face aux violations commises par le président de la République, notamment l'atteinte au principe de la séparation des pouvoirs, et a menacé de contacter toutes les organisations internationales pour dénoncer ces agissements. Le décret n°11 a été violemment critiqué et contesté par des politiciens, magistrats et composantes de la société civile. Ceux qui se sont opposés à ce projet ont pointé du doigt plusieurs aberration, en particulier la procédure de nomination des membres du CSM et l'annulation du droit des juges la grève. La semaine dernière les adhérents de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) ont observé une grève de deux jours, jeudi et vendredi derniers, après l'annonce de la dissolution du CSM et l'interdiction des magistrats d'accéder au siège du conseil.