Le gouverneur de Tunis, Kamel Fekih, proche ami du président de la République, a décidé vendredi 18 mars 2022, de contrôler le caractère des manifestations à l'avenue Habib Bourguiba. Il a restreint les événements, dans cette artère symbolique de la capitale, aux activités touristiques, culturelles ou artistiques, autrement dit, il sera dorénavant interdit d'organiser une manifestation politique à l'avenue Habib Bourguiba. Cette décision intervient à la veille de la fête de l'Indépendance et alors que les opposants de Kais Saïed s'apprêtent à organiser une marche de contestation. Au-delà du fait que le pouvoir en place tente par tous les moyens de mater ses contradicteurs, le fait d'interdire les manifestations à l'avenue, qui a été au cœur de la révolution, démontre encore une fois la dérive autoritaire en marche. Cela discrédite aussi les discours du président de la République qui a toujours assuré qu'il ne toucherait pas aux libertés…